Jeanne d'Arc - partie Histoire
HISTOIRE
Une des plus grandes figures de l'Histoire de France, est aussi un des plus grands mystères. Jeanne d"Arc serait née en 1412 (?!) à Domrémy (Vosges) dans la ferme familiale, elle est la fille de Jacques d'Arc et de Isabelle Romée, elle a 2 frères et 2 soeurs. Pas plus de précisions car les témoignages d'époque sont peu précis et qu'il n'existait pas de registre paroissial. Il semblerait que Jeanne ait été effectivement très pieuse et qu'elle effectuait régulièrement des pèlerinage. Qu'elle ait été bergère ?! Sans doute mais à son âge elle était surtout une aide à la ferme familiale.
En cette période du premier quart du 15ème siècles la Guerre de 100 ans dure depuis 80 ans, l'Angleterre prend le dessus et contrôle la grande majorité du nord et du sud-ouest de la France. Le roi Charles VI dit "le fol" (meurt en 1422) n'a pas toute ses facultés mentales. Et pour tout rendre plus simple une guerre civile se greffe entre Bourguiognons et Armagnacs depuis l'assassinat de Louis d'Orléans en 1407 ; ces derniers tentant de gagner le pouvoir au sein de la régence et auprès de la Reine Isabeau.
C'est dans ce contexte que Jeanne affirme avoir entendu Sainte-Catherine, Sainte-Marguerite et l'Archange Saint-Michel qui lui aurait dit d'être pieuse, de libérer le royaume de France de l'envahisseurs et de conduire le roi Charles VII à son couronnement. Dès lors elle s'isole et tombe dans une ferveur religieuse encore plus forte.
Son âge reste un mystère car elle aurait été fiancé en 1428, elle aurait donc 20 ans à cette date puisque c'est l'âge légal...
Devant le chaos d'une guerre effroyable elle décide à 16 ans de raconter "ses voix" à un cousin qui la présente à Robert de Baudricourt, capitaine d'une forteresse voisine mais elle n'est pas crue une seconde et est renvoyé chez elle.
Après une attaque de Domrémy sa famille part se réfugier à Neufchâtel où, en ses temps troublés, la populace soutient Jeanne la pucelle et ses prophéties bienveillantes.
La paysanne illettrée semble avoir assez de charisme pour se faire entendre de Charles II de Lorraine, malade, pour qui elle prie. Ce dernier lui donne un sauf-conduit et une escorte composée entre autres des écuyers Jean de Metz et Bertrand de Poulengy qui lui resteront fidèle pour la suite des évènements.
Habillée en homme (toujours sauf exception pour sa dernière fête de Pâques) elle se rend à Chinon où elle recontre le dauphin Charles. Le roi le fera partienter 2 jours avant de la rencontrer dans ses appartements privés (et non dans la grande salle et encore moins en le reconnaissant au milieu de ses courtisans, c'est une légende). Elle est logée dans la tour de Coudray, là même où fut emprisonné Jacques de Molay grand maitre de l'ordre des Templiers.
Jeanne annonce clairement 4 évènements, la libération d'Orléans, le sacre du roi à Reims, la libération de Paris et la libération du Duc d'Orléans... Elle est ensuite interrogée par des théologiens pour un examen de conscience, elle est inspectée par des matronnes afin de confirmer sa virginité et après une enquête à Domrémy le roi Charles VII consent à l'envoyer au siège de la ville d'Orléans, non pas à la tête d'uen armée mais avec un convoi de ravitaillement.
Ses frères la rejoignent et on la munie d'une armure et d'une bannière blanche où est inscrit une fleur de lys et y grave "Jesus Maria" devise des ordres dominicains et franciscains. Dès son arrivée elle décide de faire précéder l'armée par des ecclésiastiques et fait expulser les prostituées sauf celles qui trouvent un mari.
Elle arrive à Orléans le 29 avril 1429 et rencontre Jean d'Orléans dit "Le bâtard d'Orléans" . Malgré l'hostilité des officiers elle a le soutien de la population. Sa foi et sa confiance inébranlable revigore les troupes et les anglais lève le siège le 8 mai 1429. Une victoire encore célébrée aux Fêtes Johanniques chaque année entre le 29 avril et le 8 mai.
Après la victoie de Patay (Jeanne n'y prit pas part) al région de la Loire revient sous le joug du roi de France. Jeanne se rend alors à Loches et convainc Charles VII de se rendre à Reims pour se faire sacrer Roi de France. La troupe doit traverser des territoires ennemis. D'après le comte de Dunois (le Bâtard d'Orléans) un coup de bluff à Troyes fit son effet et les autres villes ouvrirent leurs portes.
Le 17 juillet 1429 Charles VII est sacré Roi de France par l'archevêque Renault de Chartres en la cathédrale de Reims. L'effet de l'annonce du sacre fait l'effet d'une bombe. Reims étant au sein même du territoire bourguignon (alors alliés des anglais) le sacre devient plus qu'un symbole et beaucoup interprête ces évènements comme une volonté de Dieu. Et pour l'évolution de la guerre de 100 ans l'importance est majeure car Charles VI (photo ci-dessous à droite) se retrouve légitimé alors qu'il était déshérité par le traité de Troyes et soupçonné d'être le fils illégitime du duc d'Orléans et de Isabelle de Bavière.
C'est durant cette courte période que le majeure partie de la légende prend forme. La découverte "miraculeuse" de l'épée de Charles Martel sous l'autel de l'église Saint-Catherine de Fierbois en est un exemple marquant. Comme le fait que Jeanne ait été un chef de guerre, ça reste un mythe tenace ; on se méfiait autant de l'inexpérience de Jeanne et surtout de sa nouvelle popularité, elle était donc tenue à l'écart des décisions militaires.
Jeanne d'Arc tente de convaincre le Roi de libérer Paris. Après une hésitation Jeanne d'Arc et une troupe tente de reprendre Paris mais c'est un échec cuisant. Le Roi interdit un nouvel essai car les caisses sont vides et les vivres manquent, sans compter sur les conflits internes au Conseil du Roi.
Suite à ce siège manqué Jeanne d'Arc se considère désormais indépendante et commande à ses propres troupes qui ont décidé de lui faire confiance. Suivront une campagne fin 1429-début 1430 avec des succès de petites envergures et des échecs tous aussi nombreux. L'enthousiasme est pourtant de mise Jeanne est une vraie meneuse d'homme. Elle a désormais un écuyer et un héraut à son service personnel.
Avant cette rupture avec le Roi il semble que Jeanne d'Arc ait été avant tout une simple mascotte, sans responsabilité militaire mais avec un fort pouvoir d'encouragement et de soutien.
Malgré une tentative du Roi de la garder en résidence (surveillées ?!) elle repart pour répondre au secours de la ville de Compiègne qui est assiégé par les bourguigons. Elle est alors capturée devant Compiègne le 23 mai 1430. Elle tente de s'échapper deux fois et se blesse assez sérieusement en sautant par une fenêtre. Elle est vendue aux anglais pour la somme de 10000 livres et est confiée à la garde de Pierre Cauchon évêque de Beauvais.
Emprisonné dans le donjon du Château de Philippe Auguste (reste plus qu'une tour aujourd'hui) son procès dure du 21 février 1431 au 23 mai 1431. Elle est accusée de hérésie. Malgré le droit canon elle reste emprisonnée sous la garde des anglais alors qu'elle est officiellement jugée par l'Eglise.
Malgré des conditions qu'on devine difficile Jeanne d'Arc n'a pas été soumlise à la question (torture). Ce qui est surprenant, et sert d'argument aujourd'hui pour quelques historiens qui soutiennent la cause des "origines" nobles de Jeanne d'Arc, les bourreaux n'ayant pas osé torturer la prisonnière.
120 personnes prennent part au procès conduits par l'évêque Cauchon. La cour n'arrivent cependant pas à établir un chef d'accusation valable ; Jeanne semble être une pieuse convaincue de sa mission. Le tribunal ne trouve donc riend emieux que de lui reprocher de se vêtir en homme, d'avoir quité ses parents sans leur permission et de "snober" l'Eglise lui préférant le jugement direct de Dieu. Il dénonce également des voix non pas inspirées par des saints mais par le démon. La Sorbonne (alors bourguigonnne) et ses théologiens l'accusent d'être shismatique, apostate, menteuse, devineresse, hérétique, errante en la foi, blasphématrice... Jeanne qui en appelle au pape ne sera même pas entendue sur ce point.
Jeanne d'Arc fut soumise une seconde fois à un examen de sa virginité sur ordre de Cauchon... Le diagnostic fut le même.
Pour faire avouer Jeanne les juges tentent d'effrayer Jeanne avec une parodie de bûcher. Jeanne signe d'une croix (alors qu'elle savait écrire son nom) une abjuration de ses fautes avec la promesse orale du tribunal de l'enfermer dans une prison écclesiastique... Renvoyée dans une prison anglaise elle se rétracte et se rabhille en homme (comment ?!).
Le tribunal la condamme alors pour relapse (retombée dans ses erreurs passées). Lors de l'attente de son châtiment Jeanne aurait été particulièrement maltraitée, elle aurait été très défigurée. Elle est brûlée vive place du Vieux Marché à Rouen le 30 mais 1431 par le bourreau Geoffroy Thérage. Selon certains témoignages elle expire en criant trois fois "Jésus". Elle est ensuite voilée et placée à 3 mètres du sol.
Le Cardinal de Winchester ordonne trois crémations pour éviter un quelconque culte futur. Une crémation qui voit mourir Jeanne par intoxication, une seconde qui laissa les organes calcinés et une troisième qui ne laissa que les os. Le bourreau les dispersa dans la Seine à l'endroit de l'actuel Pont Jeanne d'Arc.
Les minutes du procès montre une femme courageuse, avec une bonne répartie et une sensibilté aigue face aux souffrances et monstruosité de la guerre.
Un procès en réhabilitation se déroule en 1455-1456... Les écrits de ce procès sont extrêmement importants car ils restent les retranscriptions des dépositions. De nombreux intervenants du procès de 1431 se ravisant et mettant en avant les pressions et menaces de l'époque. Le pape Calixte III casse le premier procès devant les importantes irrégularités. Elle est reconnue innocente et déclarée martyre. Jeanne d'Arc est béatifiée en 1909 et canonisée en 1920. Jeanne d'Arc est l'une des 4 saintes patronnes secondaires de la France.
Il semble établie que Charles VI ait anoblie Jeanne d'Arc en la nommant Dame du Lys, l'attachant ainsi à la nation et au royaume. Cependant elle ne fut pas liée à une terre, ce qui était d'usage lors d'un anoblissement. Il semble que se déclarant vierge et chaste elle se privait du même coup de la qualité héréditaire de la noblesse. Ses descendants ( par ses frères et soeurs) restèrent donc des roturiers par la force des choses.