Les Visiteurs du Soir (1942) de Marcel Carné

par Selenie  -  24 Novembre 2013, 06:30  -  #Critiques de films

Enième association Marcel Carné-Jacques Prévert, après "Le jour se lève" (1939) et avant le chef d'oeuvre ultime "Les Enfants du Paradis" (1943-44) le duo signe ce conte médiéval avec en filigrane, semble-t-il, un message de résistance... Il faut bien l'avouer poutant, ce film est sans doute le moins aboutis du duo pourtant dans leur période la plus faste. Satant envoie deux de ses suppôts au sein d'un château, si Dominique réussit à séduire et à piéger Gilles lui, a succombé à la belle au lieu de simplement la séduire ; Satan est donc obligé de venir en personne terminer la besogne...

Les Visiteurs du soir 

Les décors carton-pâtes, la musique, les costumes tout est parfait pour nouslonger dans un conte idéalisé, sans artifice et non ancré dans l'historique mais plutôt dans nos contes d'enfant. Quelques belles idées de mise en scène avec une belle utilisation du noir et blanc, des effets spéciaux (pour l'époque !) réussis avec notamment le filtre de la fontaine lors du combat et la magie. Par contre on a connu Prévert largement plus inspiré, souvent les dialogues sont d'un platitude niaise étonnante (surtout pour les couples, Satan ayant le meilleur) u, tout du moins, sont mal dirigés... Arletty est trop bridée, Jules Ferry pas assez et Alain Cuny est aussi inexpressif qu'absent. De plus, le film aurait gagné en densité avec 10-15mn en moins. Dans ce film certains y voient un appel à la résistance... L'histoire se déroule en 1485, pour 5 aout 1941 (oui et alors ?! Pas de faits significatifs à cette date), Satan et ses suppôts seraient donc Hitler et ses nazis, le baron serait Pétain tandis que le coeur des statues qui bat encore serait l'âme de la résistance... Joli mais ni Prévert ni Carné n'ont infirmé cette vision des choses... Dans le genre on préférera largement "La Belle et la Bête" (1948) de Jean Cocteau ou "Peter Ibbetson" (1935) de Henry Hathaway... Le culte de ce film repose essentiellement sur l'espoir que le fond de résistance soit effectif mais on ne le saura jamais. Cinématographiquement parlant il est tout aussi évident que le duo Carné-Prévert ont fait et feront mieux.

 

Note :      

11/20

 

 

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :