Ponyo sur la falaise (2009) de Hayao Miyazaki

par Selenie  -  21 Juin 2021, 08:43  -  #Critiques de films

8ème film au sein des studios Ghibli et 10ème en solo pour Hayao Miyazaki après "Le Château Ambulant" (2004). Entre temps, Ghibli a produit un seul autre film, le premier long métrage de Goro Miyazaki, fils du maestro, "Les Contes de Terremer" (2006) inspiré du Cycle de la Mer (1964-2018) de Ursula K. Le Guin comme pour "Le Voyage de Chhiro" (2001) de Miyazaki père. Pour ce nouveau projet le cinéaste retrouve ses fidèles comme son co-producteur Toshio Suzuki et le compositeur Joe Hisaishi. Pour cette nouvelle histoire originale qui raconte les aventures entre un petit garçon et une princesse poisson rouge voulant devenir une humaine l'artiste s'est inspiré entre autre et surtout du conte de "La Petite Sirène" de Andersen, mais aussi un peu de "20000 Lieues sous les Mers" de Jules Verne...

Le petit Sosuke, 5 ans, habite un village qui surplombe la mer. Un jour il découvre une petite fille poisson nommée Ponyo. Les deux jeunes êtres ne se quittent plus mais Fujimoto, sorcier des mers et père de Ponyo, oblige Ponyo à revenir en mer. Mais elle désire tant devenir humaine qu'elle s'échappe pour retrouver Sosuke non sans répandre l'élixir de son père, L'Eau de la Vie, dans l'océan ce qui poussent les soeurs de Ponyo à se transformer en vagues gigantesques... Miyazaki voulait revenir à un style d'animation épuré, très conte pour enfant façon illustrations pour livre pour enfants ce qui le poussa vers la technique des aquarelles ce qui fait de ce film le premier de Ghibli 100% en aquarelle après déjà une expérience maximale avec "Mes Voisins les Yamada" (1999) de Isao Takahata. Cette technique aquarelle aux couleurs pastelles ajouté à un récit très enfantin font en effet que Miyazaki signe sans aucun doute son film le plus frontalement adressé aux enfants les plus jeunes (la chanson du film ci-dessous en est une autre preuve). D'ailleurs on reste bloqué malheureusement par l'aspect de Ponyo dont on ne croit pas un seul instant à un poisson rouge, la faute à une tête humaine proéminente, et surtout à une robe qui occulte quasi toutes les nageoires et même la caudale (arrière). Par là même on reste bloqué encore plus par l'espèce de poulet qu'elle devient dans sa transition. C'est clairement le plus gros râté/défaut/ erreur/maladresse (comme vous voulez) du film. 

Au lacement du projet, le producteur Toshio Suzuki prévenait que "70% à 80% du film se déroule en mer", ce qui s'avère relativement faux. Mais loin d'impressionner comme Disney et par exemple son "Vaïana" (2016) de Clements-Muskerg, Miyazaki choisit un océan plus grossier, dans le sens plus enfantin, plus symbolique, plus fabuleux dans le sens où il confirme son choix du livre d'images. Une mer que Miyazaki a par ailleurs assumé lui-même en dessinant personnellement toute cette partie avec 170 000 images différentes ! Un record pour un film de ce réalisateur. Visuellement donc le film se démarque un peu, le public cible ne peut qu'être émerveillé par une mythologie inédite et à leur portée. Sur le fond on retrouve certains thèmes habituels chez le cinéaste comme l'écologie (même si ça reste peu exploité), le lien avec la mort ou la force des liens familiaux. À noter que Miyazaki écoutait La Walkyrie de Wagner en travaillant, ce qui se matérialise avec une partie de la musique et par le vrai prénom de Ponyo, soit Brunhilde soeur aînée dans l'opéra de Wagner. Le film est un nouveau énome succès pour Ghibli bien que moins importants que les trois précédents succès de Miyazaki. Ce film pour jeunes enfants a semble-t-il logiquement limité le grand public. Un poisson rouge trop caricaturé pour convaincre, plusieurs passages franchement trop "schématique", comme cette chanson très primaire (voir ci-dessous, cadeau). En conclusion, un très joli film, drôle et tendre le plus souvent qui pêche par un Ponyo sans charme ni beauté en poisson ou mi-poisson, et une dernière partie un peu foullie. Sans aucun doute le moins abouti des Miyazaki malgré l'ambition et la grâce de certaines séquences.  

 

Chanson traduite :

Ponyo Ponyo Ponyo mignon petit poisson
Du plus profond de l'immense mer
Ponyo Ponyo Ponyo petite fille
Toute petite fille toute ronde

Je barbote, hop-hop, et je saute
Regarde, j'ai des jambes ! Je vais courir !
Encore trop souples, je les agite
Regarde, j'ai des mains, attrape-les !

Quand je gambade avec elle, mon coeur fait cette danse
Tout contre moi, bisou câlin ! Tout contre moi, bisou câlin !
C'est le petit garçon que j'aime, tout rose et si charmant

Ponyo Ponyo Ponyo mignon petit poisson
Du plus profond de l'immense mer
Ponyo Ponyo Ponyo petite fille
Toute petite fille toute ronde

Sniff-sniff-sniff, quelle merveilleuse odeur !
J'ai tellement faim, je vais manger !
Regardons bien autour
Je suis certaine qu'il regarde aussi

Quand nous rions ensemble, mes joues sont si chaudes
Je suis heureuse, bisou câlin ! Je suis heureuse, bisou câlin !
C'est le petit garçon que j'aime, tout rose et si charmant

Ponyo Ponyo Ponyo mignon petit poisson
Est venu dans la maison sur la falaise
Ponyo Ponyo Ponyo petite fille
Petite fille toute ronde et heureuse

 

Note :            

 

10/20

 

Pour info bonus, Note de mon fils de 12 ans :               

12/20
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