Quelques heures de printemps (2012) de Stephane Brizé
Après le déjà superbe "Mademoiselle" Chambon" (2009) Stephane Brizé revient avec toujours autant de finesse. La promo autour du film s'est focalisé sur le suicide assisté, actualité et débat brûlants aidant, mais je n'ai pas pris ce film sous cet angle. En effet le thème me semble beaucoup plus être la difficulté de communiquer et les liens mère-fils ; ici entre une mère assez rugueuse, amère, plongée dans la solitude et qui se sait condamnée avec un fils qui sort de prison, entre ingratitude maladroite et la réinsertion mal assumée.
Le réalisateur use d'une mise en scène tout en pudeur, découpé en plan-séquence qui ajoute au silence pesant tout les subtilités des sentiments. Un film aussi dur et austère que l'est le quotidien des non-dits entre le fils et la mère... Mais aussi et surtout un film d'une belle justesse, non dénué d'une petite note de poésie, bonne inspiration pour atténuer la tragédie qui se profile. Juste un petit bémol pour le personnage du fils... Si Vincent Lindon est une nouvelle fois magistral le fait qu'il sort de prison rajoute un paramètre dramatique superflu, le fond du propos est assez lourd à lui seul. Chapeau aux acteurs, il est étonnant de se dire Qu'Hélène Vincent (la maman) n'est pas été plus reconnue, elle est épatante. Olivier Perrier (le voisin) apporte un plus indéniable, jouant en quelque sorte l'ange gardien, témoin mature et avisé de la rancoeur et de l'amour du couple mère-fille. Plusieurs scènes (plan-séquences) atteignent une grâce inouïe. Un film magnifique et particulièrement triste mais qui évite l'écueil du film militant et du pathos facile. Un mixte entre "Tatie Danielle" et "Deux jours à tuer" de Becker. Le plus beau film de l'année à ce jour. J'ai pleuré comme rarement, j'en suis sorti ému, c'est juste un film bouleversant.
Note :