Rock the Casbah (2013) de Laïla Marackchi
9 ans après son premier film "Marock" (sur les conflits générationnels) Laïla Marakchi retrouve sa cousine Morjana Alaoui qu'elle plonge dans un deuil familial entouré d'actrices d'origines diverses Hiam Abbass (israelienne), Lubna Azaval (belge d'origine marocaine), Nadine Labaki (libanaise) mais aussi d'acteurs comme Adel Benchérif (d'origine tunisienne) ou Omar Sharif (d'origine égyptienne)... Un beau panel du monde arabe... Le titre fait penser à une comédie familiale ryhtmée mais au final il s'agit d'une comédie dramatique assez sérieuse, on y sourit régulièrement mais on ne rit pas et on a droit à quelques larmes...
Le scénario est très classique, le patriarche meurt et ouvre la porte à une remise en question et aux règlement de compte ; le milieu d'une famille musulmane traditionnelle étant censé ajouter un contexte enrichissant la position féministe du film. Il est malheureusement décévant que cette famille soit si embourgeoisée et que les trois filles soient la quintessence du poncif inclus dans le cahier des charges du genre (la fille qui a choisi l'occident, la prof qui a voulu faire plaisir à son papa, l'épouse malheureuse). D'ailleurs il est à noter que l'interprétation n'ait pas aidé à passer outre ces clichés, surtout Lubna Azabal d'habitude moins outrancière dans son jeu, ici une prof très prof engoncée dans tout ce qu'il ne faut pas faire. Est-ce la faute à la direction d'acteur ?!... Evidemment le sujet universel et l'empathie pour ce magnifique casting nous font passer un moment pas si anodin et riche de quelques scènes très réussies. A noter les apparitions du défunt Omar Sharif qui sonne un peu trop comme un film testament, bizarre... Des sourires et de l'émotion mais qui manque d'une réelle singularité pour marquer les esprits cinéphiles. Amusant d'ailleurs de remarquer la présence de Hiam Abbass et Nadine Labaki, toutes deux également réalisatrices qui ont autrement démontrées leur talent en faveur des femmes, la première avec "Héritages" (2011) et surout la secondepour le sublime "Caramel" (2007)...
Note :