Décès du réalisateur Alain Resnais

par Selenie  -  3 Mars 2014, 15:05  -  #Décès de star - Bio

L'un de nos plus grands réalisateurs français a quitté notre monde ce week-end. Alain Resnais est décédé ce samedi 1er mars 2014 à l'âge de 91 ans.

 

Né en 1922 à Vannes (Morbihan) dans une famille bourgeoise (son père était pharmacien et maire de sa commune de Treffléan de 1934 à 1962) Alain Resnais a été sensibilisé très tôt aux arts comme la photographie, la peinture et la BD. Il tourne dès 12 ans ses premiers courts-métrages à l'aide d'une caméra kodak 8mm. Mais son désir premier était de devenir acteur, il monte donc à Paris en 1939 et devient l'assistant de Georges Pitoëff (metteur en scène de théâtre qui décédera cette même année) au théâtre des Mathurins. Il s'inscrit au Cours Simon puisobtient un petit rôle dans "Les Visiteurs du Soir" de Marcel Carné avant d'être admis à l'IDHEC en section montage. A la fin de la guerre en 1946 il participe au théâtre aux Armées en Allemagne et devient assistant-réalisateur monteur sur le documentaire Paris 1900.

 

Après de nombreux courts-métrages sa carrière commence réellement avec le court métrage documentaire "Van Gogh" (1948) qui sera récompensé à la Biennale de Venise et aux Oscars. Il se fait une spécialité des courts documentaires avec entre autres "Guernica" (1950) et "Nuit et Brouillard" (1955 - Prix Jean Vigo).

 

Salué par la critique (noitamment par Jean-Luc Godard) il s'apparente au groupe dit "Rive Gauche" issu de la Nouvelle Vague et travaille avec Chris Marker et Agnès Varda.

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Alain Resnais réalise son premier long métrage de fiction avec "Hiroshima mon amour" (1959 - ci-dessus), écrit par Marguerite Duras, qui fait sensation hors comptétition au Festival de Cannes ; le président du jury Marcel Achard déclare "c'est de la merde" auquel un autre juré, Max Favalelli rétorque "non, c'est l'oeuvre d'un authentique génie". Le film est un succès mondial reconnaissance et postérité avec. Louis Malle dit "ce film fait faire un bond dans l'histoire du cinéma" tandis que Godard avouera "je me souviens avoir été jaloux de "Hiroshima mon amour". 2,2 millions d'entrées France, Prix Méliès ex-aequo avec "Les 400 coups" de François Truffaut...

 

Avec son second il persiste et signe un nouveau film, "L'année dernière à Marienbad" (1961) co-écrit avec Alain Robbe-Grillet, qui confirme un peu plus son style entre surréalisme et ce qu'on nomme distanciation (par exemple le fait d'interagir l'acteur avec le spectateur). Resnais révèle avec ce film l'actrice Delphine Seyrig (ci-dessous). Si l'oeuvre de Alain Resnais divise un temps soit peu la critique elle ne cesse de fasciner et de façonner la légende.

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Il retrouve Delphine Seyrig pour "Muriel ou l etemps d'un retour" (1963) qui sera son premier échec (relatif). Alain Resnais reste un cinéaste engagé, entre autres ce dernier film traite de la torture en Algérie et "La Guerre est finie" (1966) se déroule sur fond de Guerre d'Espagne... Il participe au projet collectif "Loin Du Viêtnam" (1967) avec son ami Chris Marker, il choisit d'évoquer le conflit via un intellectuel parisien interprété par Bernard Fresson mais ce film très politisé est un échec avec seulement 60000 entrées France.

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Il poursuit dans la fiction avec "Je t'aime, je t'aime" (1968), touchant à la comédie avec "L'an 01" (1973), faisant tourné Belmondo avec "Stavisky" (1974) qui sera malheureusement conspué en compétition officielle à Cannes et sera un des plus petits "succès" de Bébel.

 

Il fait tourner Dirk Bogarde et Ellen Burstyn dans le fantasque "Providence" (1977), il réalie un de ses plus beaux films avec "Mon oncle d'Amérique" (1980 - ci-dessous avec Nicole Garcia)) qui est aussi un beau succès... C'est également un tournant puisque les années 80 annoncent une nouvelle troupe pour l'accompagner...

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Avec "La vie est un roman" (1983) il fait tourner pour la premieère fois les acteurs Pierre Arditi, André Dussolier et Sabine Azéma. Ses trois acteurs ne le quitteront plus et seront ses plus fidèles partenaires. Ils enchainent avec "L'amour à mort" (1984 - ci-dessous Pierre Arditi et Sabine Azéma) et "Mélo" (1986).

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Il réalise ensuite un film sans  son trio vedette mais avec d'autres habitués comme Gérard Depardieu et Géraldine Chaplin. "I want to go home" (1989) est un hommage à la BD dans lequel un auteur amériacin se confrone à la culture parisienne, ce film reste malheureusement son plus gros échecs avec seulement 40878 entrées France.

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Avec les années 90 Alain Resnais s'associe avec un duo de scénaristes-acteurs géniaux. Jean-Pierre Bacri et Agnès Jaoui se greffent ainsi avec le trio Azéma-Arditi-Dussolier pour une suite de films aussi savoureux les uns que les autres... On leur doit "Smoking/no smoking" (1993 - ci-dessus) un  dyptique dans lequel Sabine Azéma et Pierre Arditi jouent 11 rôles !

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Il surprend son monde avec une comédie musicale décalée, "On connait la chanson" (1997 - ci-dessus) est unecomédie de boulevard dont les dialogues sont tirés de la chanson populaire. Le succès est immense, public d'abord avec 2,6 millions d'entrées France et reste le plus grand succès critique du réalisateur.

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Après une petitte pause il revient une nouvelle fois à la chanson via un hommage à l'opérette avec le sous-estimé "Pas sur la bouche" (2003) avec en prime un rôle culte de concierge interprété par Darry Cowl.

 

Il suit avec le film choral "Coeurs" (2006) et "Les Herbes Folles" (2009) qui divise autant les critiques que le public.

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Son dernier film sortit en salle est un petit bijou de créativité avec "Vous n'avez encore rien vu" (2012 - ci-dessus) qui mêle un hommage à Al Jolson (acteur qui créa la chanson "vous n'avez encore rien entendu" en 1919 avant de tourner dansle premier film parlant "La chanteur de jazz" en 1927 !) dans une réinterprétation de deux pièces de Jean Anouilh ("Eurydice" et "Cher Antoine ou l'amour râté"). Le succès n'est pas au rendez-vous et divise une nouvelle fois malgré tout ce film est un de ses plus belles réussites.

 

Il a décidé de nous quitter le lendemain de la cérémonie des Césars et avant la sortie de son dernier film, "Aimer, boire et chanter" (2014) dans les salles le 26 mars prochain.

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Il fut l'époux de Florence Malraux (fille de... photo ci-dessus) de 1969 à son décès en 1986, elle était son assitante depuis "La guerre est finie" (1966). A la fin des années 80 il partage sa vie avec son actrice et muse Sabine Azéma (ci-dessous en 2002) qu'il épouse en 1998.

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Si son oeuvre a souvent divisé le réalisateur a toujours été considéré comme un grand réalisateur. Alain Resnais est mort ce samedi 01 mars 2014 à 91 ans mais il nous laisse une filmographie riche, unique et originale.

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