Les Chevaux de Dieu (2013) de Nabil Ayouch
On connait déjà le réalisateur franco-marocain auquel on doit "Ali Zaoua Prince de la rue" (2001) ou encore "Whatever Lola wants" (2008). Cette fois Nabil Ayouch se penche sur un évènements plus dramatique, adapté du roman "Les Etoiles de Sidi Moumen" de Madi Binebine lui-même inspiré des 5 attentats suicides du 16 mai 2003 occasionnant 45 morts (les 12 kamikazes inclus) ; ces faits ont profondément marqué le Maroc, le pays s'attendait à des kamikazes issus des camps d'entrainements d'Afghanistan ou d'Irak et non pas de leur propre bidonville (cf. Dossier de presse)...
Le titre fait référence à la formule "volez, chevaux de dieu" qui est normalement prononcée par les premiers musulmans se retrouvant aux côtés du prophète Mahomet. Malheureusement, aujourd'hui cette expression a été repris par les extrêmistes et on la retrouve dans la propagande de Al Qaïda notamment dans les appels à la guerre sainte... Le film commence quand les "héros" sont encore enfants, vivants dans un bidonville de Casablanca. Nous sommes plongés dans le quotidien de ces gosses, entre foot, bagarre entre bandes et luttes pour soutenir financièrement la famille. Malheureusement le récit de la première partie s'avère peu utile, la faute notamment à une scène forte et violente qui n'apporte strictement rien. Une scène maladroite et choquante dont on se demande le pourquoi ?! Le film aurait pu (et aurait dû) débuter vers leur 18-20 ans. Ainsi le réalisateur aurait pu approfondir les tenants et aboutissants. Car le plus interessant reste l'endoctrinement, le processus des radicaux pour convaincre les jeunes que la guerre sainte est necessaire. Les ellipses de temps font que les changements de comportement, le lavage de cerveau semble trop rapide sans en percevoir la force. "Les Chevaux de dieu" est un film qui a une réelle portée pédagogique, et particulièrement ancré dans une actualité toujours aussi présente. Un bon film mais qui condense trop un roman au lieu d'en retirer l'essence première.
Note :