Mister Babadook (2014) de Jennifer Kent
Une fois n'est pas coutume, le film d'horreur qui fait sensation depuis quelques temps est l'oeuvre d'une femme, Jennifer Kent qui a signé auparavent un court-métrage d'horreur "Monstre" (2005) qui racontait déjà l'harcèlement d'une mère et de son fils par un esprit malingre dans une sorte de peluche. Cette fois elle frappe encore plus fort, au scénrio également elle a pu financer son film grâce au crowdfunding (plate-forme de co-financement participatif). A priori elle a eu raison d 'y croire puisque "Mister Babadook" s'est fait remarquer au Festival de Sundance et a remporté les Prix du Jury, du Jury Jeune et de la Critique au Festival de Gérardmer.
Les influences de la réalisatrice sont flagrantes, des premiers films d'horreur du muet (clins d'oeil appuyés lors de quelques scènes) à Polanski mais on pense aussi à des films du genre comme "Possédée" (2012) de Ole Bornedal auquel il ressemble beaucoup, Babadook et son livre prenant la place d'un dibbouk (esprit malfaisant d'un mythe judaïque) et de son petit coffre. Le vrai bon point est le très bon casting, Essie Davis et le jeune Noah Wiseman sont impressionnants de folie. L'autre bon point réside dans la qualité d'écriture des personnages, leur faille psychologique et le lien particulier qui unit la mère et son fils. Le tout dans un écrin au climax idéal. Malheureusement on sent une réflexion forcenée à tous les étages d'où quelques passages trop à rallonges (surtout à la fin) et un dénouement trop facile malgré une conclusion judicieuse. Les effets épouvantes ne surprennent pas une seconde (porte qui s'ouvre doucement, grincement...), et l'explosion de "violence" à la fin est aussi décevante que classique alors que la première partie permettait d'entrevoir une dernière ligne droite moins conventionnel. Un peu bancal donc, par la même surestimé sans doute. Néanmoins les acteurs et le travail sur leur personnage est assez bluffant pour saluer l'entreprise.
Note :