Still the water (2014) de Naomi Kawase
La réalisatrice à qui ont doit "La Forêt de Mogari" (2007) ou "Hanezu" (2011) revient sur l'ile d'Amami sur laquelle elle est déjà venue tourner. La bande-annonce promettait un joli film sur les amours adolescentes sur fond de drame familial. Ce qui est sûr c'est que Naomi Kawase filme magnifiquement la nature, offre des scènes pleines de grâce mais la richesse du scénario ne transparait pas toujours. En effet elle choisit cette ile pour les croyances ancestrales de ses habitants qui reposent sur le chamanisme, chaque élément de la nature étant une image d'un dieu.
La maman mourante à son importance puisqu'on nous dit qu'elle est chamane. Il est pourtant dommage que ce paramètre onirique ne soit qu'à peine effleurer. Le jeune couple Kaito et Kyoko se cherchent, grandissent mais dans le même temps on sent comme un frein qui façonne le film plutôt sur le deuil et la mort que sur la vie et l'espoir. Le rythme est long et lent, ajouté à la monotonie et à la mélancolie le film devient soporifique. Dommage... Les acteurs sont magnifiques et plusieurs scènes atteignent la grâce entre sensualité (trop prude) et violence des éléments (les vagues qui se fracassent sont à couper le souffle). Les jeunes semblent sans espoir ni espérance, sans désir ni envie. Le seul personnage qui semble heureux malgré sa oisiveté est Papy Tortue (joué par Fujio Tkita acteur récurrent chez Akira Kurosawa). A la forme parfois sublime parfois trop figée Kawase signe un fond qui passe à côté de son sujet car le jeune couple n'est pas l'espoir mais juste la prochaine génération du temps qui passe... Une déception...
Note :