Men, Women and Children (2014) de Jason Reitman
On doit à Jason Reitman le magnifique "Juno" (2007), comédie douce amère dans laquelle il fait montre d'une certaine subtilité dans les sentiments et une vraie qualité d'écriture qu'on a pu remarquer (avec plus ou moins de réussite) dans ses autres films, "Thank you for smoking" (2005), et "In the air" (2009) et "Young Adult" (2012) et "Last days of summer" (2013)... Ce film est adapté du roman éponyme de Chad Kultgen, un écrivain controversé en raison d'une prédisposition à la mysoginie et de son thème de prédilection, la sexualité des américains. On constate qu'effectivement le film se focalise beaucoup, voir totalement sur ce point. Comme si le monde connecté (dont il est question) est automatiquement et toujours lié au sexe.
Le scénario impose deux choix qui vont plomber le film jusqu'à la fin. Le premier est d'avoir intégré une voix Off très/trop explicative et omniprésente (même si on aime Emma Thompson !). Le second est de présenter tout un panel du monde connecté, du jeux video en ligne aux Textos en passant par le simple site porno... Au final on veut traiter tous les sujets mais sans avoir les moyens de les traiter à fond (ajouter 1h30 de films seraient à coup sûr très indigeste). On se retrouve avec une quinzaine de personnages principaux qui se croisent et s'entrecroisent. D'abord par des connections diverses avant de comprendre que tout est lié au sexe (apparemment), même l'ado qui joue au jeux vidéo en ligne est obligé d'acquiescer les commentaires stupides de ses "amis". Reitman réunis pourtant des acteurs qui ont connu l'intelligence de traitement de "Juno" comme Jennifer Garner et J.K. Simmons. Jason Reitman signe là son film le moins abouti, le plus maladroit et pire que tout, avec un fond mysogine qui se confirme. Toutes sont montrés faibles, vicieuses et/ou stupides. Pourtant le sujet est d'actualité et interessant mais l'addiction au sexe finit par supplanter le thème annoncé. Ca manque de finesse dans le propos malgré l'interprétation des acteurs qui offrent le meilleur du film. Dommage...
Note :