Terminator Genisys (2015) de Alan Taylor
Voilà le retour de la franchise culte créée par James Cameron... Après les chef d'oeuvres "Terminator" (1984) et "Terminator 2" (1991), et après le moins bon "Terminator 3 : le soulèvement des Machines" (2003) de Jonathan Mostow et le médiocre "Terminator Renaissance" (2009) de McG voici un opus où on a fait rarement plus opportuniste... Ce film est signé cette fois Alan Taylor auteur de "Thor : le monde des Ténèbres" (2013) et de la série "Games of Thrones" (2011-2012) d'où, sans doute, le bonus pour offrir le rôle clef de Sarah Connor à Emilia Clarke (Daenerys Targaryen dans la série). Un réalisateur qu'on place dans les "Yes man" de Hollywood et qui permet à la Paramount d'user la franchise à sa sauce avant que les droits de "Terminator" ne reviennent à son créateur James Cameron en 2019. Bref attendez-vous à deux autres suites dans les deux ans pour que Paramount puisse multiplier les billets verts avant de perdre les droits !... Opportunisme on vous dit... Jusqu'au point qu'on pense à "Jurassic World" pendant la séance, aucun rapport entre les deux sagas si ce n'est que ce dernier et "... Genisys" font clairement un retour aux sources. L'un et l'autre recherchent avant tout à faire oublier le dernier râté en tentant une filiation plus nette avec les films orginels... Si c'est le cas pour la bonne surprise "Jurassic World" ici Paramount et Alan taylor font de même...
Le retour de Schwarzy qui assume son âge (67 ans !) puisqu'ils ont trouvé le subterfuge du vieillissement de la peau même pour notre T-800 préféré. Pour qu'on n'oublie jamais que ce film est en lien direct avec les deux premiers "Terminator" (oublions et oubliez les autres !) les références sont multipliées, entre autres répliques cultes (qu'on a nul besoin de préciser on les connait toutes) le scénario est parsemé d'explications sans queues ni têtes pour justifier et expliquer (tant bien que mal) les divers voyages spatio-temporels. A force de vouloir expliquer à tout prix on pense surtout aux rames des scénaristes ! Le pire étant un passage qui nous ramène à un certain Ultron... Bref l'ambition de vouloir revenir au meilleur de la saga est bien là mais faut avouer que c'est parfois assez laborieux. Néanmoins tout n'est pas mauvais. Côté acteur Emilia Clarke est une Sarah Connor idéale et est une parfaite Linda Hamilton plus jeune, le retour Schwarzy touche notre nostalgie en plein coeur et Jason Clarke est un John Connor finalement bien plus ambigu qu'un retour de Christian Bale (qu'on adore de toute façon !), on passera sur Jay Courtney le plus lisse du casting. Bon point pour notre T-800, bien écrit et enrichit d'une expérience finalement assez logique. On peut rester perplexe sur le fait que T-800 n'ait jamais paru aussi vieux alors que Sarah Connor n'a jamais été aussi jeune. Niveau anecdote on sourit du caméo de Robert Patrick tandis qu'on constate que ce film est le premier sans Terminator animatronique (tout en image de synthèse par le studio de feu Stan Winston). Quelques scènes ramènent aux premiers films, presque obligatoire au vu du récit mais la scène (qu'on voit dans la BA) où T-800 dit Papy alias Schwarzy sourit béatement est en référence à un scène coupée de "Terminator 2" où John lui apprenait à sourire. Alors suite, reboot ou remake ce film est tout cela à la fois, c'est la chance d'user des voyages spatio-temporels. Pour nous ça reste une suite et on aurait aimé que ce soit la der des ders... Avec un budget de 170 millions de dollars on est bien au-dessus des deux premiers mais en-deça des deux derniers, comme quoi le montant du budget n'est pas en rapport avec la qualité. "Terminator Genisys" est malgré tout un bon divertissement, certe bancal mais le retour aux sources et un scénario qui tient la route (bien que trop bavard et explicatif) permet de passer un bon moment.
Note :