Laura (1944) de Otto Preminger
Grand Classique du Film Noir, classé au National Film Registry de la bibliothèque du Congrès américain, entré la postérité comme un chef d'oeuvre majeur du genre. Le film, adapté d'un roman (1942) de Vera Caspary, aurait pu être tout autre chose. En effet, Otto Preminger était producteur mais la réalisation avait été confiée à Rouben Mamoulian jusqu'à ce que les désaccords entre les deux soient devenus insurmontables. Preminger renvoya Mamoulian et prit les commandes, en profita pour changer de directeur photo en donnant le poste au débutant Joseph LaShelle... Résultat : 4 nominations aux Oscars et la statuette obtenue pour la photographie de Joseph LaShelle...
L'histoire est typique du Film Noir, ou comment un enquêteur tente de retrouver l'assassin de Laura Hunt (sublime Gene Tierney), tuée et défigurée au fusil de chasse chez elle. Les suspects sont ses proches, son confident amoureux d'elle Waldo Lydecker (Clifton Webb dans son premier film depuis l'avènement du parlant !), son fiancé plus ou moins officiel (Vincent Price future star de la Hammer !), Ann Treadwell amoureuse du fiancé (Dame Judith Anderson à jamais la terrifiante Mme Danvers dans "Rebecca" en 1940 de Alfred Hitchcock). Le policier est lui interprété par Dana Andrews, acteur qui tournera encore avec Preminger et notamment en le retrouvant avec Gene Tierney dans "Mark Dixon, dédective" (1950)... Le film démarre par une voix Off, "Je n'oublierai jamais le week-end où Laura est morte", dévoilant ainsi le pot aux roses dès le début, sorte de spoiler pour nous focaliser sur l'enquête. Gene Tierney est au fait de sa beauté, le retour de Mme Danvers fait mine de rien son effet, les protagonistes sont assez antipathiques pour semer le trouble. Même si un doute limité et dirigé s'installent, le scénario offre un twist inattendu en milieu de film qui relance l'intérêt. Dans les personnages, seul le policier es tdécevant, Dana Andrews est un acteur qui manque cruellement de charisme et le fait qu'il tombe aussi vite amoureux est plutôt maladroit. Néanmoins, le scénario est imparable, avec une montée en tension parfaitement maitrisée malgré des indices parfois trop parlants. Prenant dans son déroulement, malin dans son rebondissement, fascinant de par la présence magique de Gene Tierney, ce film n'est sans doute pas la perfection mais il reste un très grand film.
Note :