The Lost City of Z (2017) de James Gray
6ème long métrage pour le grand James Gray qui n'a jamais franchement trébuché jusqu'ici. Rappelons juste, pour le plaisir, ces réussites précédentes avec "Little Odessa" (1994), "The Yards" (2000), "La Nuit nous appartient" (2007), "Two Lovers" (2008) et "The Immigrant" (2013)... On constate que ce dernier film est le premier pour le réalisateur qui est tourné et se déroule hors de New-York. Et pour l'anecdote c'est le premier film qui se tourne sans son acetru fétiche Joaquin Phoenix depuis "Little Odessa". Il faut dire que même le sujet est assez inédit pour le cinéaste qui s'intéresse ici au destin assez incroyable de l'explorateur Percy Fawcett (Bio ICI !). Pour son film le cinéaste a écrit son scénario d'après le livre éponyme (2009) de David Grann. Pour incarner l'explorateur le réalisateur a porté son choix sur Charlie Hunman, connu depuis la série TV "Sons of Anarchy" (2008-2014) mais qui n'a pas enciore franchement percé sur grand écran malgré "Pacific Rim" (2013) et "Crimson Peak" (2015) de Guillermo Del Toro.
Outre l'acteur, il est amusant de penser que le personnage de Percy Fawcett et le genre du film aurait été idéal pour un certain Brad Pitt d'il y a 20 ans, ce même Brad Pitt qui est co-producteur de ce film. Aux côtés de Hunman pas d'acteurs expérimenté et méga stars, mais tout de même il y a Robert Pattinson plutôt rare en ce moment qu'on a pas vu depuis "Maps to the Stars" (2014) de David Cronenberg et "Life" (2015) de Anton Corbijn. On peut y voir aussi le jeune Tom Holland, futur star avec le prochain et nouveau "Spider-Man : Homecoming" (2017) de Jon Watts. L'atout charme étant dévolu à Sienna Miller (vu récemment dans "Live by Night" en 2016 de et avec Ben Affleck).
Dans un sujet similaire on peut citer le film français "La Vie pure" (2015) de Jérémy Banster sur la disparition en Amazonie de Raymond Maufrais en 1949. Mais dans le style on citera plutôt des références à "Aguirre, la colère de Dieu" (1972) de Werner Herzog, "Aux sources du Nil" (1990) de Bob Rafelson et pourquoi pas "Man to Man" (2005) de Régis Wargnier. Dans la forme il s'agit sans doute du film le plus classique de James Gray, sans doute plus à l'aise dans les rues de New-York que dans les méandres de la jungle. Résultat le cinéaste signe un biopic trop sage, trop linéaire, trop académique pour nous plonger pleinement dans la psychologie de Percy Fawcett et donc dans son aventure. Le fait que l'explorateur croit dur comme fer à l'Eldorado est résumé de façon simpliste à quelques poteries, mais jamais le récit d'approfondit un peu le pourquoi du comment ce personnage est obnubilé par l'Eldorado à une époque pas si lointaine. James Gray signe un film qui méritait plus de folie, de passion, de souffle épique, de réflexion géo-archéologique... Superbe reconstitution, de bons acteurs avec un Charlie Hunman enfin dans un rôle à sa mesure, une histoire intéressante mais un film auquel il manque un peu plus de tout pour prendre pleinement son envol. Première vraie déception pour un James Gray tant il nous a habitué à mieux. Un vrai bon film sur un explorateur timbré et habité, dommage que le film ne soit pas à la démesure de son personnage.
Note :