Revenger (2017) de Walter Hill
Après "Du Plomb dans la tête" (2012) le réalisateur Walter Hill revient une énième fois dans un film d'action, genre auquel il a offert quelques titres majeurs avec "Le gang des frères James" (1980), "48 Heures" (1982), "Double Détente" (1986), "Géronimo" (1993)... C'était il y a longtemps... Et pourtant ce film est un projet de Walter Hill a dans ses cartons depuis les années 70 (!), il est retombé" dessus après l'avoir oublié. Il semble que l'aura du cinéaste est encore vivace puisque des stars acceptent de jouer pour lui pour un polar d'action tout juste digne d'un VOD OU Direct-to-DVD. On retrouve donc Sigourney Weaver, qu'on ne présente plus, et Michelle Rodriguez qui passe ici entre deux films "Fast and Furious 7 et 8" (2015-2017).
Le spitch reprend le thème éculé de la vengeance mais avec une idée assez géniale pour attirer notre attention. La vengeance en question est de faire changer de sexe à un tueur à gage qui passe donc de caïd viril à une femme. Le potentiel est certain et bien là. Malheureusement le film démarre avec un paramètre aussi ridicule que maladroit, digne d'un nanard, avec un gros soucis de maquillage. En effet l'actrice Michelle Rodriguez se voit affubler d'une barbe pastiche et de prothèses "masculines" de qualité grossière. Pourquoi ne pas avoir plutôt choisit un acteur avec une ressemblance plus ou moins notable avec l'actrice ?! Tellement laid et râté qu'on ne peut y croire, cela prête à sourire...
Au fil du temps le script est devenu à la fois un scénario et une BD (sortit il y a quelques mois, à l'instar de son précédent film adapté d'une BD). L'effet BD est bien présent et semble importé au réalisateur-scénariste puisqu'il incorpore dans son film quelques plans animés. Outre ce choix innocent on reste plus perplexe sur l'utilisation des flash-backs, ni très opportuns ni très utiles finalement. Ensuite avec tel sujet un véritable scénario aurait dû profiter de la profondeur du propos, à savoir la question de la féminité. Avec une vengeance due à un changement d'identité pareil le film aurait assurément gagné en tirant profit de sa féminité. Mais à aucun moment cette féminité nouvelle n'est développée ou même effleurée. Evidemment on pense parfois un peu à "Volte-Face" (1997) de John Woo et beaucoup à "La Piel que Habito" (2011) de Pedro Almodovar mais jamais Walter Hil ne parvient ni à atteindre le fun de ses années eghties ni à enrichir son récit de thématiques plus riches. Malheureusement force est de constater que Walter Hill n'est plus que l'ombre de lui-même.
note :