Le Boucanier des Iles (1963) de Domenico Paolella

par Selenie  -  21 Août 2017, 08:36  -  #Critiques de films

Les années 60, où comment l'Italie s'est réappropriée des genres jusque là essentiellement américain et hollywoodien comme les Peplums, les westerns et les films de Cape et d'Epée. Voici donc un film de pirates avec derrière toute une équipe rompue à ces films d'aventures. Le réalisateur Domenico Palolella signe donc là son 3ème film de pirates après "Les Pirates de la Côte" (1960) et "Le Secret de l'Epervier Noir" (1961) tandis qu'il s'adjoint un trio de scénaristes composé de Roldano Lupi, Ugo Guerra et Luciano Martino qui ont déjà travaillés ensemble sur "Les Mongols" (1961) de André De Toth, et chacun a une forte expérience en Peplum et autres western spaghetti.

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Le héros est joué par Richard Harrison, qui connu son heure de gloire dans les années 60 en Italie avant de connaitre également un regain d'intérêt à l'insu de son plein gré comme un des rois du Nanard dans les années 80 dont un mémorable et cultissime nanard intitulé "Hitman le Cobra" (1987) de Godfrey Ho. L'atour charme est dévolu à la frenchy Michèle Mercier, ici en brune qui n'est pas encore la rousse incendiaire de la saga "Angélique, Marquise des Anges" (1964 - suivi de 4 suites jusqu'en 1967) de Bernard Borderie. Le film ne manque pas de qualités notamment et d'abord par un scénario plutôt original : au 17ème siècle, les autorités britanniques exilent des prisonniers dans leurs colonies d'Australie où on les force à pêcher des perles pour remplir les coffres de la royauté. Les Bagnards doivent alors survivre à des requins avant de lutter contre leurs oppresseurs. Le film démarre donc dans un bagne, avant que les bagnards soient libérer et enrôler par des pirates.

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Si l'image a bien vieilli et mériterait un rajeunissement on peut aussi voir ça comme un grain qui ajoute aux charmes du genre. Non, le vrai soucis réside dans une multitude de petites maladresses comme une actrice peinturlurée en indigène (à la mode des années d'avant-guerre), une réplique qui annonce la mort du capitaine anglais sans qu'il y ait quoi que ce soit qui pourrait le laisser penser, un capitaine de vaisseau à priori également gouverneur (sans doute une question de coût !), une population civile qui soutiendrait des prisonniers pirates... etc... Liste non exhaustive mais néanmoins aussi ennuyante, mais aussi, finalement que peu importante. Le film manque surtout de souffle épique et d'envolée lyrique. Sinon on peut également regretter des cannibales sous-exploités. Mais pour une petite production ce film de pirates s'avère une bonne surprise qui offre son lot de scènes inhérentes au genre (abordage, trahison, action, forteresse...) et quelques innovations exotiques non négligeables (cannibales, soif de perles, bagne australien). Loin d'atteindre le niveau des meilleurs films du genre ce film remplit son contrat, Paolella signe là un divertissement honnête.

 

Note :              

12/20

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