Headshot (2016) de Kimo Stamboel et Timo Tjahjanto
Production indonésienne qui manque totalement d'originalité et d'ambition, se reposant essentiellement sur un seul et même paramètre, la baston, omettant tout le reste en s'en foutant royalement. Le duo de réalisateurs, Kimo Stamboel et Timo Tjahjanto (également scénariste pour ce dernier) ont déjà signé le film d'horreur "Macabre" (2009) et le thriller sanglant "Killers" (2014). Deux "petits" films efficaces et plutôt bien troussés qui auguraient un "Headshot" tout aussi inspiré. Malheureusement les deux compères ont simplement voulu copié un certain Gareth Evans jusqu'à lui piqué aussi ses acteurs. En effet Gareth Evans avait frappé fort, d'abord avec le très bon "Merantau" (2009), suivi du dyptique "The Raid" (2011) et "The Raid 2" (2014), ces trois films avaient révélé une nouvelle star de l'action à la mode asiatique, l'acteur Iko Uwais qu'on retrouve comme de par hasard en tête d'affiche ici. La plupart des acteurs ont d'ailleurs participé au film "The Raid 2" comme Very Tri Yulesman, Zack Lee et Julie Estelle, cette dernière étant aussi dans le film "Macabre"...
Le scénario est encore plus mince que dans "The Raid" bien qu'il y avait matière à étoffer un peu le fond. En effet, un ancien tueur qui se refait une santé doit repartir combattre une mafia pour sauver sa belle kidnappée. Faut avouer que c'est simple (simpliste !) et facile. D'emblée on sait que le film est bancal dès les premières minutes. Soyons sérieux un minimum puisque le film l'est sans aucune once d'humour. Comment croire à une médecin de 20 ans (c'est combien d'années d'études déjà ?!) qui parle comme une énamourée qu'elle est déjà et qui s'endort (comme c'est touchant) au chevet de son patient qu'elle ne connait ni d'Eve ni d'Adam !? Le récit se résume à une succession de combats façon jeu vidéo : un contre tous avant des duels au fur et à mesure que l'adversaire est plus coriace avant le grand combat final, cela va de soit. Oui c'est violent, oui les bastons sont impressionnantes mais qu'y-a-t-il de nouveau qu'on ait pas déjà vu mille fois ?!...
Malgré les bastons qui en mettent plein la vue on sourit aux meubles en bois qui servent de bouclier sacrément solide, et on sourit encore plus à la "prise des doigts crochus contre le ventre" du méchant. Le héros, qui en prend un peu pour son grade aussi, sauve de tous chocs sa cicatrice qu'on devine fatale au vu de sa radiographie... Des ecchymoses partout sauf cette cicatrice indemne, un miracle sans doute. Les cinéastes réalisent un film qui tient plus d'un "fan film" que d'un projet sérieux et cohérent. Et pourtant, sur le fond il y avait bel et bien une idée à approfondir. Le psychopathe qui kidnappe des enfants pour en faire des guerriers aguerris et créer ainsi sa petite armée de sbires, façon mentor, on pense ainsi à des films comme "La 36ème Chambre de Shaolin" (1977) de Chia-Liang Liu ou "Ninja Assassin" (2010) de James McTeigue à la différence près que les enfants deviennent des machines à tuer de sang froid et reste des enfants lobotomisés. Malheureusement ce destin n'est qu'un simple prétexte, voir un simple contexte puisque les réalisateurs n'abordent jamais réellement ce passif. Aucune psychologie, aucune subtilité même dans les semblants d'émotion lors de séquences auxquelles on ne croit pas une seconde. Un film bourrin sans aucune personnalité et sans aucun plus qui pourrait faire la différence. A la rigueur, mieux vaut revoir les films de Gareth Evans...
Note :