Toro (2017) de Kike Maillo
Après la jolie réussite de son premier long métrage, le film de SF "Eva" (2011) pour lequel il a été primé du Goya du meilleur nouveau réalisateur, le réalisateur Kike Maillo revient avec un polar d'action tout ce qu'il y a de plus classique. C'est en soi déjà une déception vu la qualité de "Eva". En effet malgré l'apport du duo de scénaristes Fernando Navarro et surtout Rafael Cobos fidèle de Alberto Rodiguez notamment sur "Les 7 Vierges" (2008), "Groupe d'Elite" (2013) et "La Isla Minima" (2015), le réalisateur signe un action movie dont l'histoire est vu et revu cents fois par an. où comment un homme qui sort de prison est obligé de replonger suite à une connerie de son frère...
Les deux frères en question sont interprétés par Mario Casas vu dans "Groupe d'Elite" cité plus haut et dans "Les Sorcières de Zaggaramurdi" (2014) de Alex de La Iglesia, et l'acteur Luis Tosar qui est devenu un des plus grands acteurs espagnols de sa génération de de "Mes Chers Voisins" (2000) de Alex de La Iglesia à "Insiders" (2017) de Daniel Calparsoro en passant par "Ne dis rien" (2004) de Iciar Bollain et "Malveillance" (2011) de Jaume Balaguero... Des protagonistes au scénario tout est parsemé des poncifs du genre sans même chercher à transcender le récit ou bien à créer un minimum de surprises. Ni twist, ni suspense, ni dialogues percutants, ni scènes d'action créatives... Non le récit est convenu et ne fait que répéter les gammes du genre déjà vu dans des films comme "American Heart" (2003) de Martin Bell, "Les Brasiers de la Colère" (2014) de Scott Cooper et "Les Ardennes" (2016) de Robin Pront avec en prime un passage entier forcément inspiré de "The Raid" (2011) de Gareth Evans. Outre le cahier des charges du genre très et trop suivi à la lettre on constate que le rôle principal "Toro" est tenu par l'acteur le moins charismatique du casting !
Luis Tosar est un gros cran au-dessus, mais comme les deux méchants principaux. Le bras droit joué par José Manuel Poga (déjà dans "Groupe d'Elite") a plus de présence et surtout le Parrain joué par le vétéran José Sacristan (plus de 50 ans de carrière et vu dernièrement dans "La Nina de Fuego" en 2014 de Carlos Vermut) qui impose d'emblée le "respect" et impose son flegme et la maitrise de soi même dans les pires moments. Mario Casa est trop quelconque pour s'imposer comme le héros d'un tel film où le charisme à son importance. Pour finir on peut également trouver que les décors sont communs et la qualité de la photographie est un peu insipide. Bref, en conclusion Kike Maillo réalise là un polar d'une banalité à tous les niveaux sans pour autant être un navet. Distrayant comme un direct-to-DVD de base, ni plus ni moins.
Note :