Overdrive (2017) de Antonio Negret

par Selenie  -  17 Août 2017, 09:16  -  #Critiques de films

Voilà un film qui se tire une balle dans le pied dès la bande-annonce tant le lien avec une certaine franchise est évident, et à quels points ! Le projet serait venu du duo de scénaristes Derek Haas et Michael Brandt qui travaillent essentiellement depuis quelques années à la télévision sur les séries TV "Chicago Fire" et "Chicago Police Department", mais auxquels on doit pourtant le scénario du film "2 Fast 2 Furious" (2003) de John Singleton. Le duo raconte que l'idée de cette histoire leur est venue parce ce qu'ils "sont tombés amoureux de Marseille", en découvrant aussi les "paysages sublimes" du sud de la France. Mouais... Disons surtout que surfer sur les cartons successifs de la saga "Fast and Furious" donnent des idées surtout quand les scénaristes se trouvent comme producteur Pierre Morel, issu de l'écurie Luc Besson, réalisateur bourrin de 4 films à oublier que sont "Banlieue 13" (2004), "Taken" (2008), "From Paris with Love" (2009) et "GunMan" (2015)...

Une équipe qui voit le potentiel pas plus loin que leur bout de leur nez en se disant qu'on embaucherait bien en tête d'affiche un certain Scott Eastwood ! Ce dernier fils de, qui a débuté laborieusement dans des films de papa ("Mémoires de nos Pères" en 2006 de papa Eastwood suivi de "Gran Torino" en 2008 et "Invictus" en 2010), n'a pas encore connu les joies d'être tête d'affiche, a un nom prestigieux et surtout vient d'apparaitre dans... "Fast and Furious 8" (2017) de F. Gary Gray ! Rebelote, la boucle est bouclée ! Avec 26 millions de budget, cette co-production franco-américaine économise sur le casting. Rien de bankable mais juste assez pour faire parler dont une affiche de ciné principale (ici une affiche "plus honnête") montrant en gros plan la belle gueule du fiston Eastwood. Un nom certe prestigieux mais avec lequel Scott n'a pas su se faire (encore ?!) un prénom. Il est d'autant plus étonnant quand, pendant le film, on s'aperçoit de deux choses. La première c'est qu'il ressemble énormément à Clint et que ça interfère quelque peu notre immersion dans le film. La seconde c'est qu'il n'est pas foncièrement le seul et unique rôle principal et même, il se fait allègrement volé la vedette par le jeune inconnu Freddie Thorp qui joue son frère. Ce dernier a été vu dans seulement deux petites productions, "To Dream" (2016) de Nicole Albarelli et "The Head Hunters" (2016) de Tom Keeling, et s'en sort magnifiquement s'imposant comme le vrai personnage fort du récit autant par son jeu que par son personnage qui s'impose de même en leader ship. A leurs côtés un casting international où les deux plus grandes "stars" sont la cubaine Ana De Armas (révélée dans "Knock Knock" en 2015 de Eli Roth et bientôt dans "Blade Runner 2049" de Denis Villeneuve) et le français Simon Abkarian en méchant marseillais.

Citons également quelques belles gueules idéales pour l'emploi avec les frenchys  Moussa Maskri et Kaaris (vu dans "Braqueurs" en 2016 de Julien Leclercq). Le film est réalisé par le colombien Antonio Negret, réalisateur méconnu oeuvrant surtout sur quelques épisodes des séries TV mais qui a déjà signé deux longs, "Transit" (2005) et "Seconds Apart" (2011). Cinéaste qui cite comme référence pour son film les chefs d 'oeuvres "Bullitt" (1968) de Peter Yates et "Butch Cassidy et le Kid" (1969) de George Roy Hill. Références floues et certainement pas en rapport avec ce qu'on voit à l'écran, de près ou de loin. Le scénario est d'une banalité folle et surtout rien d'innovant qu'on ait pas déjà vu et notamment dans les "Fast and Furious". Les cascades sont bien faites mais rien d'exceptionnel, c'est même plutôt ennuyeux. On reste en long et en large dans le minimum syndical et si on s'y attarde on s'aperçoit que ça va pas si vite et qu'on reste plus à admirer les carrosseries (en tôle et en chair !) qu'à suivre une intrigue si limpide que vous suivrez toujours après une petite sieste. S'ajoute à tout ça deux idylles tout aussi ennuyeuses et des acteurs pas tous aussi investis et/ou talentueux. Par exemple Scott Eastwood se regarde trop jouer (son premier premier rôle !), Ana De Armas peut être bonne si seulement elle est bien dirigée. Bref, un film inoffensif qui se laisse regarder sans réel déplaisir mais qui sera vite oublié. Un film parfait pour un direct-to-DVD et VOD.

 

Note :            

07/20 

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