Shimmer Lake (2017) de Oren Uziel

par Selenie  -  8 Septembre 2017, 13:19  -  #Critiques de films

Premier long métrage en tant que réalisateur du scénariste dont le titre de gloire s'arrête au très surestimé "22 Jump Street" (2014) de Phil Lord et Christopher Miller. Il s'agit d'un film Netflix qui permet donc à Oren Uziel de signer également le scénario de ce thriller qui tente de mélanger les genres et se permet une audace dans laquelle il se prend les pieds dans le tapis. Pour ce film il s'entoure d'abord d'un casting sans aucune stars mais pourtant composé que de "gueules" bien connues aux noms inconnus, du genre de ceux dont on se souvient jamais mais qu'on a vu des dizaines de fois dans des films.

poster.thumb.jpg (300×400)

Citons donc pêle-mêle Wyatt Russell vu dans "Cold in July" (20114) de Jim Mickle et  "22 Jump Street", Rainn Wilson vu en "superhéros" dans "Super" (2011) de James Gunn, Benjamin Walker vu dans le rôle titre du médiocre "Abraham Lincoln : chasseur de vampire" (2012) de Timur Bekmambetov, John Michael Higgins présentateur loufoque de "Pitch Perfect 1 et 2" (2013-2015) de Jason Moore puis Elizabeth Banks, Rob Corddry vu dans "Warm Bodies" (2013) de Jonathan Levine et "Joyeux Bordel !" (2016) de Will Speck et Josh Gordon, Ron Livingstone vu dans "Conjuring : les dossiers Warren" (2013) de James Wan  et l'atout charme avec Stephanie Sigman révélée par "Miss Bala" (2012) de Gerardo Naranjo. En prime on remarque une nouvelle fois le magnifique travail du Directeur photo Jarin Blaschke déjà remarqué pour son excellent travail sur "The Witch" (2016) de Robert Eggers... Ce dernier d'ailleurs apporte une nouvelle fois une contribution essentielle à mettre en forme un climax brumeux et angoissant qui est malheureusement atténué ensuite par les partis pris du cinéaste. D'abord Oren Uziel choisit une narration inversée, soit il raconte le film à l'envers façon "Memento" (2001) de Christopher Nolan ou "Irréversible" (2003) de Gaspard Noé. Si le concept sur ces deux derniers films s'avère judicieux et particulièrement efficace pour "Shimmer Lake" on s'aperçoit surtout qu'il s'agit d'un gadget qui ne change pas grand chose à l'intrigue et encore moins à l'atmosphère générale.

ShimmerLake.jpg (600×250)

Outre le système de narration on pense évidemment à "Fargo" (1996) de frères Coen et plus récemment à "Small Crimes" (2017) de E.L. Katz. Un scénario mieux écrit aurait suffit à éviter un prétexte fumeux pour tout raconter à l'envers... Soit dit en passant certain ont, semble-t-il, été assez impressionnés comme le magazine Variety qui classe ce film comme un concurrent sérieux au prochain Oscar du meilleur scénario original !... Mais finalement ça reste un détail, le plus décevant est de s'apercevoir que Oren Uziel place son film entre deux chaises. Alors que le climax, les décors promettent un film rednek plutôt glauque style thriller cynique, le récit est parasité par des dialogues à l'humour absurde et maladroit qui retire tout sérieux et crée un décalage bizarre. Alors qu'on souhaitait un thriller savoureusement ambiancé on se retrouve avec un policier décalé sous couvert d'artifices en tous genres. Malheureusement Uziel n'est pas un Coen... Dommage car le potentiel est bel et bien là avec des acteurs quasiment tous positionnés en protagonistes principaux et une magnifique photographie (qui aurait pu gagner en importance si les décors n'étaient pas mis au second plan). En conclusion le réalisateur-scénariste n'est pas au niveau de ses ambitions mais ça reste un film divertissant, qui se regarde comme on dit.

 

Note :                

11/20

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
S
Moi, c'était le côté "foutraque complet" qui m'avait bien distraite.
Répondre