Quand parle la poudre (1965) de Lesley Selander
Adapté d'une histoire de Frank Gruber, cet énième film pour le réalisateur Lesley Selander quasi inconnu chez nous est pourtant un spécialiste du western de série B prolifique puisqu'il tourna plus de 120 films entre 1936 et 1968. Avec ce film il réunit pour une des rares fois de sa carrière un casting digne d'une grande production à l'exception notable qu'il s'agit avant tout de stars dans le déclin ou en fin de carrière.
En effet, peu de jeunes dans ce film où l'histoire se déroule dans une ville où tout le monde semble avoir déjà atteint un âge avancé. Le héros est interprété par Dana Andrews star vu dans des films comme "Laura" (1944) de Otto Preminger et "Rendez-vous avec la Peur" (1958) de Jacques Tourneur, tandis que le méchant est joué par Bruce Cabot habitué des rôles de salauds dans les westerns de "Les Conquérants" (1939) de Michael Curtiz à "La Caravane de Feu" (1967) de Burt Kennedy en passant par "Le grand McLintock" (1963) de Andrew V. Mc Laglen. On note la présence de Lon Chaney Jr également. Le titre original "Town Tamer", à ne pas confondre avec "Quand parle la poudre" V.O. "Law and Order" (1953) de Nathan Juran... L'histoire est archi classique, surtout dans l'univers du western. Un ex-shérif accepte la mission de débarrasser une ville de ses renégats où règne son pire ennemi qui a fait assassiner sa femme... Il y a d'emblée une atmosphère bizarre due à ce choix assez énigmatique d'avoir un casting d'une moyenne d'âge plus élevée qu'à l'accoutumé accentuée, il faut bien le dire, par l'alcoolisme effréné de sa vedette Dana Andrews. L'épilogue est envoyé vite fait pour expliquer la vengeance, la suite est un canevas qu'on connait bien, celui du pistolero à la réputation emblématique qui est seul contre tous (ou presque !).
Mais malgré tout on apprécie le jeu du chat et de la souris qui se fait à la lisière floue de la loi, les apparences ayant leur importance. On regrette que l'arrivée du chemin de fer reste trop hors champs alors qu'il est un paramètre essentiel à l'intrigue. Le faible budget explique d'ailleurs que les décors soient tout aussi limités. Néanmoins, Lesley Selander signe là assurément un de ses meilleurs films car même ses maladresses assumées ou non ajoutent aux charmes de l'ensemble. Au style un peu suranné, ce western de 1965 offre un divertissement tout à fait honnête avec des acteurs qui assurent quoi qu'on en dise.
Note :