De Vrais Mensonges (2010) de Pierre Salvadori.

par Selenie  -  28 Novembre 2017, 10:04  -  #Critiques de films

Le réalisateur-scénariste Pierre Salvadori reste dans sa marge de confiance et de sécurité avec une petite comédie classique dans laquelle il traite de ses thèmes de prédilection avec le mensonge comme la mythomanie dans "Comme elle respire" (1996) et le manque de confiance en soi comme dans "Hors de Prix" (2006). D'ailleurs, le cinéaste retrouve son scénariste de ce dernier film, Benoit Graffin, avec qui il avait également écrit "Après Vous..." (2002). Les deux compères retrouvent également leur actrice Audrey Tautou qui par là même retrouve Nathalie Baye après s'être donné la réplique dans "Vénus Beauté (Institut)" (1999) de Tonie Marshall, film d'ailleurs qui n'est pas sans points communs avec "De Vrais Mensonges". En effet, il y a le même jeu du chat et de la souris entre un homme et une femme, la même réserve dans les sentiments, la même solitude...

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Outre les deux stars féminines, leur partenaire masculin est interprété par Sami Bouajila qui retrouve un rôle d'amant après "Embrassez qui vous voudrez" (2002) de Michel Blanc. Dans les seconds rôles on remarque les excellentes Stéphanie Lagarde et Judith Chemla (qui trouvera enfin un rôle principal dans "Une Vie" en 2016 de Stephane Brizé), et en prime un petit rôle style camé pour le regretté Daniel Duval. Un casting qui a son importance : le rôle de Maddy a été écrit pour Nathalie Baye, Sami Bouajila a été choisi après l'avoir vu dans "Les Histoires d'amour finissent mal... en général" (1993) de Anne Fontaine et, surtout, les performances des deux seconds rôles féminins (Lagarde-Chemla) apportent une valeur ajoutée loin d'être négligeable. Le scénario reprend les ingrédients d'une pièce de boulevard à la Feydeau, avec moult quiproquos et rebondissements frôlant souvent, d'ailleurs, l'invraisemblance. On se retrouve donc avec une fille, gérante d'un salon de coiffure, qui s'inquiète pour sa mère qui vient d'être quittée par son mari pour une femme plus jeune et qui trouve comme moyen de consolation de lui envoyer une lettre d'amour anonyme qui lui était destinée...

Bientôt la mère (Baye) et la fille (Tautou) se retrouvent en position psychologique inversée, la mère dépressive devient joyeuse énamourée tandis que la fille s'empêtre dans son mensonge au point de perdre pied. Au milieu, il y a bien sûr un homme charmant piégé à l'insu de son plein gré, et surtout les deux collègues coiffeuses qui se retrouvent témoins malgré elles du jeu maladroit de leur patronne. La première partie surtout est d'une harmonie parfaite entre jeu d'acteurs (actrices pétillantes et Sami Bouajila vraiment charmant) gags réguliers et dialogues ciselés. Les seconds rôles féminins (les deux coiffeuses) sont aussi une belle surprise, pour ne pas dire qu'elles sont l'atout réel du film tant elles sont justes, drôles, légères et touchantes. C'est frais avec de petits rebondissements sympas. La dernière partie souffre plus de petites longueurs, le rythme devient plus mollasson. Il est aussi dommage que la fin plus mélo gâche le "comique" de l'ensemble, une fin un peu poussive voire malsaine qui ne colle pas franchement avec la légèreté de fond. Mais c'est un film sur lequel on sourit même après la séance. Un petit divertissement acidulé où il y a un vrai lien humour-émotion.

 

Note :             

14/20

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