Epouse-moi mon Pote (2017) de Tarek Boudali
Après avoir tourné avec et pour son ami Philippe Lacheau dans les films "Babysitting 1 et 2" (2013-2015) et "Alibi.Com" (2017) voici donc Tarek Boudali qui écrit et réalise son premier long métrage avec une comédie dans la lignée des films précédents dont il reprend aussi la même bande de potes pour jouer... Outre Philippe Lacheau on retrouve donc Philippe Duquesne, Julien Arruti, David Marsais, Charlotte Gabris tandis que Zinedine Soualem les rejoint et surtout la sublime inconnue (par pour tout le monde parait-il !) Andy Rowski, de son vrai nom Nadège Dabrowski connue surtout en tant que la Youtubeuse "Andy Raconte"... Tarek Boudali a eu l'idée du film alors que la loi sur le mariage pour tous était en pleine actualité, il s'est alors dit "partant de là, je me suis dit que, si j'étais sans papier, j'aurais demandé à mon meilleur pote..."...
On suit donc Yassine, qui devient sans papier et épouse son meilleur ami pour rétablir sa situation mais c'est sans compter sur la fiancée de son ami et sur un enquêteur qui soupçonne fortement un mariage blanc. Evidemment le couple "gay" est interprété par Tarek Boudali lui-même et son ami Philippe Lacheau dont l'osmose déjà bien connue fait une nouvelle fois des étincelles. Le premier vrai soucis c'est que Tarek Boudali n'a aucun style et que son film manque totalement de personnalité tant il se repose sur ce qu'il a appris avec Philippe Lacheau. En effet, son film serait signé de son ami qu'on y verrait que du feu. Boudali, Lacheau même combat et sont donc interchangeables. Par contre le film est rythmé, sans temps mort et arrive à faire rire malgré des sujets tendancieux. Le film n'a par exemple pas manqué de faire un peu polémique en étant qualifié de sexiste, raciste et surtout homophobe à tel point que l'association Act Up s'est cru obligée d'apposer un sticker "film certifié homophobe" sur l'affiche du film... On est surtout dans une société où la liberté d'expression s'arrête à la bien pensance et où on voit le mal partout. Effectivement le réalisateur-scénariste abuse des clichés, d'ailleurs souvent éculés, mais complètement d'actualité et finalement toujours existants.
Boudali montre un couple de gays efféminés mais c'est pour mieux montrer que la plupart des hétéros voient les gays comme des folles. Par là même il faut savoir que chez les gays il y a de tous les genres, comme chez les hétéros, et on ne voit pas pourquoi on ne pourrait pas montrer les différentes facettes des LGPT. D'ailleurs dans le film si le couple "hétéro-gay" joue ce qu'il pense être homosexuel, le caïd qui fait son coming-out montre aussi une autre face plus virile. Le débat n'a clairement pas lieu d'être ! Oui, le scénario est peu innovant mais reste particulièrement drôle la plupart du temps car le film reste bon enfant et positif. Entre "Green Card" (1990) de Peter Weir et "La Cage aux Folles" (1978) de Edouard Molinaro, Tarek Boudali signe une comédie "lacheau-iste" réussie, simple et efficace où on rit de bon coeur ce qui est assez rare dans nos comédies françaises. Un bon moment à défaut de renouveler le genre.
Note :