16 Blocs (2006) de Richard Donner.
Un polar d'action qui peut faire saliver dans un premier temps, aux commandes le réalisateur Richard Donner célèbre pour sa quadrilogie "L'Arme Fatale" (1987-1989-1992-1998), en tête d'affiche la star Bruce Willis et surtout un scénario qui n'est autre qu'une variation du film "L'Epreuve de Force" (1977) de et avec Clint Eastwood. Le scénario a été confié à Richard Wenk, qui après avoir réalisé deux comédies se tournera ensuite vers l'action dont "The Equalizer" (2014) et "Les 7 Mercenaires" (2016) tous deux de Antoine Fuqua...
On suit donc un policier dépressif joué évidemment par Bruce Willis qui se retrouve à escorter un témoin et à le protéger jusqu'au tribunal où il est attendu. Cette fois, à contrario de chez Eastwood, le témoin est un homme black et le périple se situe en centre métropole. Le scénario suit le concept de la durée en temps réel qui accentue inévitablement le suspense même si, sans surprise, on connait la fin. Le film repose essentiellement sur la performance de Willis en flic désabusé, vieilli, bedonnant, alcoolique et boiteux qui voit en cette mission à l'insu de son plein gré une rédemption possible. Son acolyte de fortune, joué par Yasiin Bay alias le rappeur Mos Def, fait le job malgré un personnage caricatural qui frôle parfois le ridicule (pâtissier ?!). Face à eux on a le plaisir de croiser l'excellent David Morse. Si le film débute plutôt bien ça s'essouffle très vite à cause des incohérences qui se multiplient au fur et à mesure qu'on avance.
Le summum reste la partie dite du Bus pendant laquelle on ne comprend pas pourquoi Mosley/Willis ne foncent pas avant et pourquoi les flics attendent aussi longtemps en sachant Mosley seul... etc... Si pour Willis c'est une petite erreur de parcours c'est clairement le début de la fin pour Richard Donner qui se repose sur ses lauriers pour un polar convenu et calibré sans une once d'ambition. Plutôt divertissant car sans temps morts et reposant sur des effets paramétrés dûs au genre ce film reste bien oubliable. Un direct-to-DVD aurait suffit.
Note :