Les Gardiennes (2017) de Xavier Beauvois.
Après "La Rançon de la Gloire" (2015), le réalisateur-scénariste Xavier Beauvois adapte le roman éponyme (1924) de Ernest Pérochon qui lui avait été suggéré voilà des années par la productrice Sylvie Pialat (veuve de Maurice...). Il s'agit d'un drame lors de la guerre 14-18, où des femmes doivent continuer le travail à la ferme alors que les hommes sont au Front. A leur retour, un des fils tombe amoureux d'une employée de la ferme... Le réalisateur co-signe le scénario avec Frédérique Moreau qui avait déjà signé ceux de "Cortex" (2008) de Nicolas Boukhrief et "Le Roi de l'Evasion" (2009) de Alain Guiraudie, puis Marie-Julie Maille pour son premier scénario puisqu'elle était avant la monteuse sur "Des Hommes et des dieux" (2010) et "La Rançon de la Gloire" (2015) tous deux de Xavier Beauvois.
Au casting, les deux stars sont mère-fille à la ville comme sur le grand écran, Nathalie Baye et Laura Smet qui jouent ensemble pour la première fois (outre une série TV). Baye a déjà joué pour Beauvois, c'était dans "Selon Mathieu" (2000) et "Le Petit Lieutenant" (2004). Le troisième rôle féminin est joué par l'inconnue Iris Bry, une vraie révélation. A leurs côtés les hommes revenus du front sont interprétés par Olivier Rabourdin (5ème film avec le cinéaste), Cyril Descours et Nicolas Giraud... Beauvois a pris quelques libertés avec le roman comme il l'explique : "je trouvais qu'il y avait trop de malheurs, trop de maladies, trop de morts."... Le cinéaste en tire un drame historique où la ruralité est à l'honneur avec un magnifique tableau d'époque et une jolie reconstitution. Malheureusement il ne se passe finalement pas grand chose d'intéressant et, surtout, le point d'intrigue sur quoi tout repose ne tient franchement pas la route.
En quoi virer une employée comme bouc émissaire changerait quoi que ce soit aux rumeurs villageoises ?! Reposer tout le film sur ce choix ridicule et stupide rend le film bancal et inconséquent. Ensuite Xavier Beauvois voulait rendre hommage au courage des femmes restées aux fermes, mais ça reste bien sage et discret pour qu'on puisse s'en convaincre. On est déçu aussi des parties "militaires", lesquelles manquent totalement de véracité. Quel dommage pourtant, Beauvois signe un drame pictural sobre et beau avec en prime une bien jolie révélation (Iris Bry, César ?!). Mais ça reste trop inabouti à l'image de cette fin peu inspirée.
Note :