Gringo (2018) de Nash Edgerton

Le film est le second long métrage en tant que réalisateur de l'acteur Nash Edgerton, qui n'est autre que le frère de Joel Edgerton avec qui il avait tourné son précédent film "The Square" (2009). Ils avaient déjà joué ensemble sur d'autres films comme dans "Zero Dark Thirty" (2013) de Kathryn Bigelow et "Jane Got A Gun" (2016) de Gavin O'Connor, sur ce dernier ils rencontrent le scénariste Anthony Tambakis avec qui ils vont lancer le projet "Gringo". Tambakis se retrouve co-producteur avec Nash Edgerton et co-scénariste avec Matthew Stone connu pour son travail sur "Intolérable Cruauté" (2003) des frères Coen. On est clairement dans le sous-genre du film d'arnaque avec un bonne dose d'humour décalé. On pense alors à des films de Guy Ritchie, Martin McDonagh voir Tarantino... On suit donc Harold Soyinka, un américain d'origine nigérianne qui travail pour une grosse boite pharmaceutique, qui s'aperçoit que son meilleur ami et patron n'est pas l'homme qu'il croit...

Cet anti-héros est incarné par David Oyelowo (qui a passé un cap depuis "Selma" en 2015 de Ava DuVernay), sa femme est jouée par Thandie Newton (survivante pas depuis 5 ans et de retour avec aussi "Solo : A Star Wars Story" de Ron Howard), le meilleur ami et patron est interprété par Joel Edgerton, son associée et maitresse est jouée par la sublime Charlize Theron, tandis que deux autres protagonistes sont joués par Amanda Seyfried et Sharlto Copley. En prime, la première apparition au cinéma d'une certaine Paris Jackson, fille de Michael... Des personnages haut en couleur dans un récit à tiroirs où tout le monde tente de tirer son épingle du jeu. Le premier bémol tient pourtant justement à ce patchwork où quelques personnages sont sous-exploité ou, plutôt, sont-ils juste mal écrits ?! Ainsi l'épouse est peu importante et, surtout, le jeune couple est juste aussi inintéressant qu'inutile.

Ces personnages alourdissent inévitablement un scénario déjà particulièrement dense et ambitieux, mais malheureusement ça frôle parfois l'indigestion. Un joli casting, pas tous au diapason niveau implication mais le charme opère néanmoins. Le film aurait gagné à retirer par exemple le jeune couple pour avoir 10mn en moins. Nash Edgerton est un bon faiseur mais il lui manque clairement un peu de génie pour relever le tout avec un minimum de style. Résultat le cinéaste signe tel un bon faiseur un polar divertissant et rythmé mais de façon trop classique pour vraiment faire mouche.

Note :