Je Vais Mieux (2018) de Jean-Pierre Améris.

par Selenie  -  7 Juin 2018, 16:59  -  #Critiques de films

Nouveau film de Jean-Pierre Améris qui passe régulièrement du drame à la comédie ; pour le drame citons "Mauvaises Fréquentations" (1999) et "Marie Heurtin" (2014), pour la comédie "Les Emotifs Anonymes" (2010) et "Une Famille à Louer" (2015). Le réalisateur revient à la comédie et retravaille pour l'occasion avec EuropaCorp à la production-distribution après le film "L'Homme qui Rit" (2012). Adapté du roman éponyme (2013) de David Foenkinos, on suit donc un quinquagénaire qui souffre soudain du dos et qui va tenter d'aller mieux...

Ce quinqua est incarné par Eric Elmosnino. A ses côtés il y a son épouse jouée par l'excellente Judith El Zein et sa nouvelle amie des salles d'attente Alice Pol. Elmosnino retrouve pour l'occasion ses partenaires Ray Arbittan après "Hôtel Normandy" (2013) de Charles Némès et François Berléand après "L'Ecole Buissonnière" (2017) de Nicolas Vanier. Au vu du speech on pense évidemment au "Malade Imaginaire" de Molière, à la grande différence qu'on est dans le monde des bobos parisiens d'aujourd'hui. Le personnage principal est architecte, tout semble aller pour le mieux si ce n'est un supérieur hiérarchique qui use d'un harcèlement moral incessant. Première chose, le casting est idéal. Elmosnino est une fois de plus impeccable, touchant en malade paumé, Berléand est parfait, le couple d'amis Arbittan-Baecker original et Judith El Zein toujours aussi juste même si elle s'enferme trop dans des rôles toujours similaires alors qu'elle a un potentiel assurément plus étendu. Par contre le scénario est trop cousu de fil blanc avec un fond psychologique primaire un peu facile et caricatural. Cela pourrait encore fonctionner avec du rythme et un humour plus franc. En effet, le récit prend trop de temps à démarrer et le rythme reste trop doux laissant à la dimension loufoque de l'ensemble un côté timoré qui pousse finalement à l'ennui.

Plusieurs paramètres semblent mal intégrés comme le mal de dos qui arrive trop soudainement ou le personnage de Alice Pol qui entre trop tard dans l'équation. Le vrai atout du film reste Elmosnino qui incarne ce malade imaginaire de façon "attachiante" particulièrement savoureuse même s'il n'est pas aidé par une mise en scène ankylosée. Un peu plus de folie, et les personnages de l'épouse et de la "nouvelle amie" plus exploités et le film aurait assurément gagné en ampleur.

 

Note :              

09/20

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