L'Aventurier du Rio Grande (1959) de Robert Parrish

par Selenie  -  4 Juin 2018, 09:23  -  #Critiques de films

Ce western est adapté du roman "The Wonderful Country" (1952) de Tom Lea, il s'agit d'un projet commun entre le producteur Chester Erskine, le réalisateur Robert Parrish et l'acteur-producteur star du film Robert Mitchum. Les trois hommes se connaissent bien, le duo Erskine-Michum se sont connus sur "Un si Doux Visage" (1953) de Otto Preminger, Parrish-Mitchum sur "L'Enfer des Tropiques" (1957). Au casting, la belle est jouée par Julie London qui avait tourné pour Parrish peu de temps avant dans "Libre comme le vent" (1958). A leurs côtés quelques acteurs de talents, des gueules qui écument les seconds rôles depuis des années comme Albert Dekker, Jack Oakie et Pedro Armendariz...

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Le scénario est signé de Robert Ardrey dont on peut citer les scénarios de "Les Trois Mousquetaires" (1948) de George Sidney, "Madame Bovary" (1949) de Vincente Minnelli et suivra "Les Quatre Cavaliers de l'Apocalypse" (1964) de Minnelli. Mais aussi Walter Bernstein qui, bien que non crédité car blacklisté lors du maccarthysme, a signé une grande partie du scénario. On suit donc Martin Brady qui, étant recherché aux Etats-Unis, s'est exilé au Mexique où il est un homme de main des frères Castro, maitres de la région. Tout change pour lui quand il se blesse bêtement chez les gringos où il rencontre la femme d'un officier de l'armée américaine qui veut l'utiliser contre les apaches... On pense parfois à un autre western avec Mitchum, "Bandido Caballero" (1956) de Richard Fleischer avec un mercenaire, trafique d'arme entre Etats-Unis et Mexique... Le rythme du film est un peu lancinant, un rythme qui convient finalement à la mélancolie environnante. Une mélancolie due au personnage principal, un homme partagé entre deux cultures, celle innée et celle d'adoption. Mélancolie et une pincée de romantisme qui donne une atmosphère à la fois plutôt originale et presque inappropriée (on reste dans un récit de trafique d'armes et de guerre sous-jacente).

Le film reste porté par Mitchum en aventurier vulnérable qui se surprend à voir l'avenir que par les yeux de la belle Julie London. Ca manque certainement d'une dose d'action supplémentaire, voir simplement de souffle mais notons que Robert Parrish lui même considère ce film comme son meilleur. En prime pourtant une magnifique photographie et une BO signée Alex North. Un western personnel et audacieux auquel il manque juste un peu de punch afin d'assumer un peu mieux sa durée de 01h38.

 

Note :            

 

14/20

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