Certains l'aiment Chaud (1959) de Billy Wilder.
Chef d'oeuvre et monument du Septième Art, ce film est mythique et toujours classé dans les meilleurs films dont élu comme le n°1 du top des "films américains les plus drôles du XXème siècle" par l'Americain Film Institute... Si le film doit aussi sa renommée à sa star Marylin Monroe et à sa dernière réplique devenue culte, il est aussi une comédie romantique qui aborde l'homosexualité avec le génie de son réalisateur qui déroute par là même toute la censure. Mais ce que l'on sait moins c'est qu'il s'agit d'un remake du film "Fanfare d'amour" (1935) de Richard Pottier d'après une histoire signée de Robert Thoeren et Michael Logan déjà réadaptée avec le film allemand "Fanfaren der Lieben" (1951) de Kurt Hoffmann... Pour cette adaptation Billy Wilder est comme à son habitude producteur-co-scénariste, il co-écrit avec I.A.L. Diamond qui est et sera son co-scénariste depuis "Ariane" (1957). Billy Wilder est alors un des plus grands réalisateurs de son époque.
Pour cette occasion il réunit un casting dont il ne voulait pas au début. D'abord Marylin Monroe, qu'il retrouve ainsi après "Sept ans de Réflexion" (1955), qui a depuis quelque temps la réputation d'être ingérable, d'oublier ses répliques, sans compter les retards sur le plateau. Ses partenaires sont incarnés par Tony Curtis qui est alors au sommet entre "Les Vikings" (1958) de Richard Fleischer et "Spartacus" (1960) de Stanley Kubrick, puis Jack Lemmon qui deviendra ensuite l'acteur fétiche du cinéaste avec 6 films qui suivront. Les deux seconds rôles majeurs sont joués par George Raft qui retrouve un personnage qu'il connait bien depuis "Scarface" (1932) de Howard Hawks, et le vétéran Pat O'Brien qui trouve là son rôle le plus fameux. Le titre (en V.O. "Some Like It Hot") joue sur le jeu de mot et le sexe transgressif via l'expression "Hot Jazz" "Jazz endiablé) et donc "Hot Sex". A noter que la Version Française du film a été adaptée par l'écrivain Raymond Queneau !... Marylin Monroe ne voulait pas tourner en Noir et Blanc mais le choix ne fut plus contestable pour une question importante ; en effet ce choix n'est pas une question de pure esthétique ou de style mais s'est avéré obligatoire afin d'atténuer les effets néfastes du maquillage des deux stars masculines et nécessaire pour leur travestissement. Néanmoins, pour s'assurer de la qualité de ces déguisements, Wilder demanda au duo Lemmon-Curtis d'aller se repoudrer aux toilettes féminines du studio avant d'avaliser le résultat. Ensuite le tournage fut quelque peu chaotique de par le manque de professionnalisme de la glamour Marylin Monroe et, surtout, par le fait qu'elle ne pouvait pas retenir ses répliques. Il fallait jusqu'à 59 prises et des subterfuges comme inscrire les répliques sur des ardoises ce qui fera dire à Jack Lemmon : "Je me réveille en nage au beau milieu de la nuit, après avoir rêvé qu'on en est à la cinquante-cinquième prise, que Marylin vient enfin de passer sa réplique et que j'ai bafouillé..."...
Le film débute comme un film noir où deux musiciens se retrouvent témoins malgré eux d'un massacre au sein de la mafia. Fuyant, ils décident de se travestir pour intégrer une troupe de musiciennes entrainant bien évidemment une suite de quiproquos et de rebondissements. D'abord on salue effectivement la qualité du maquillage des deux hommes, et finalement le Noir et Blanc reste également un atout puisqu'il instille ainsi une idée du style qu'on peut se faire de l'Âge d'Or du Film Noir. Wilder parsème d'ailleurs son film de références au genre notamment et surtout via son acteur George Raft, icône du genre et par la séquence qui y fait référence où il se moque d'un de ses hommes qui joue avec une pièce de monnaie. Les acteurs sont impeccables, si Curtis incarne le beau gosse à la perfection c'est Jack Lemmon qui explose en homme qui se prend de plus en plus au jeu. Evidemment le glamour et la sensualité de Marylin Monroe transpire de partout jouant à merveille l'ingénue libre de corps et d'esprit (surtout !). Mais la vraie qualité du film réside bel et bien dans le scénario, rythmé, équilibré entre polar, romance et bi-sexualité avec en prime des dialogues ciselés offrant quelques séquences mémorables dont le grand final aujourd'hui aussi cultissime que mythique : "Mais je suis un homme !" auquel le millionnaire amouraché répond "Personne n'est parfait !"... Chef d'oeuvre et monument du Septième Art à voir, à revoir et à conseiller.
Note :
Pour info bonus, Note de mon fils de 9 ans :