Kenshin II : Kyoto Inferno (2014) de Keishi Ohtomo

par Selenie  -  27 Août 2021, 09:17  -  #Critiques de films

Après "Kenshin le Vagabond" (2012) voici donc la suite des aventures du vagabond qui rend sa justice sans jamais tuer grâce à son sobre à lame inversée. Suite et transition avant que la trilogie ne se termine avec "Kenshin : la Fin de la Légende" (2014). Le réalisateur-scénariste Keishi Ohtomo reprend la saga après avoir entre temps réalisé un autre film avec "Purachina Deita" (2013). Il retrouve son co-scénariste Kiyomi Fujii remarqué précédemment pour son scénario du film "Death Note : L Change the World" (2008) de Hideo Nakata.  Rappelons qu'il s'agit d'une adaptation du manga éponyme (1994-1999) de Nobuhiro Watsuki... 1878, la révolte des samouraïs déçus par l'instauration de l'ère Meiji se font de plus en plus menaçant pour le gouvernement. Un rebelle nomme Shishio est devenu particulièrement dangereux et est un tueur impitoyable n'hésitant pas à massacrer des policiers. Le gouvernement demande alors à Kenshin qui est toujours en retraite au dojo de Kaoru, d'accepter la mission d'aider les forces de l'ordre à stopper la rébellion mais surtout  pour Kenshin tuer Shishio. Une nouvelle fois Kenshin va devoir faire face à ses démons... 

Le rôle titre est toujours incarné par Takeru Sato vu entre temps joué dans "Real" (2013) de Kiyoshi Kurosawa et qui retrouve son ami Yosuke Eguchi avec qui il avait aussi joué dans "Goemon" (2009) de Kazuaki Kiriya. Les deux hommes retrouvent d'autres protagonistes de la saga, les jolies Emi Takei vue dans "Kyo Loi o Hajimemasu" (2012)  de Kanan Minami et Yu Aoi vue dans "Vampire" (2011) de Shinji Iwai et "Shakuzai" (2012) de Kiyashi Kurosawa, puis Yusuke Iseya vu entre autre dans "Sukiyaki Western Django" (2007) et "13 Assassins" (2010) tous deux de Takashi Miike, puis Munetaka Aoki vu dans "Battle Royale II : Requiem" (2005) des frères Kukasaku et dans "Hara-Kiri : Mort d'un Samouraï" (2011) de Takashi Miike. Dans les nouveaux personnages on a celui qui apparaît en toute fin joué par Min Tanaka vu dans les sublimes "Le Samouraï du Crépuscule" (2002) et "La Servante et le Samouraï" (2004) tous deux de Yoji Yamada, puis le grand méchant incarné par Tatsuya Fujiwara vu dans le dyptique "Battle Royale" (2000-2003) de Fukasaku après quoi il retrouve donc son partenaire Munetaka Aoki, Fujiwara a également joué dans la franchise "Death Note" (2006-2008) de Shusuke Kaneto puis de Hideo Nakata... Cette suite reprend après la fin du premier, Kenshin est devenu un hôte perpétuel du dojo de Kaoru et vit désormais paisiblement. Comme pour le premier il n'est pourtant qu'un pion dans le Japon du début de l'ère Meiji (Tout savoir ICI !), une période confuse et tortueuse où les conflits sont encore nombreux. Malgré la fiction l'histoire se replace dans le contexe géo-politique encore mouvementé de l'époque. Précisons surtout que l'ère Meiji c'est l'abolition des clans féodaux en 1871, et donc suit la baisse des rentes en 1873 pour les samouraïs qui disparaissent petit à petit jusqu'à leur suppression officielle en 1876 amenant à la rébellion en 1877 qui fera plus de 15000 morts et 25000 blessés ! C'est donc dans la suite de ces événements que le film s'inscrit (et s'en inspire) puisque l'histoire se déroule en 1878 avec les derniers samouraïs renégats en quelque sorte, mené par le nommé Shishio.

Le début du film est marqué par le flash-back qui nous présente le passé funeste du rebelle Shishio où comment il nous est soudain difficile de croire à sa survie tant il prend cher ! Invraisemblable, sans parler du feu le nombre de coups de sabre se suffisent à eux-mêmes ! La dimension surréaliste du premier est soudain dépassé pour une pointe de fantastique qui place le personnage de Shishio comme une sorte de mythe, alter ego démoniaque de Kenshin. Plus gênant, voir agaçant, sont les flash-backs où on nous ressasse le passage où Kenshin à tuer son dernier homme. Inutilement rabâché. Mais le film reste dans la droite lignée du premier opus, avec un scénario classique mais diablement efficace et surtout des combats toujours aussi impressionnants, terriblement maîtrisés de bout en bout avec des chorégraphies originales aussi bluffantes que (sur)réalistes. En prime un duel sublime où Kenshin se bat avec un jeune disciple de Shishio et dont la portée symbolique n'est pas anodine. On aime autant la qualité des seconds personnages même si le surjeu de quelques uns peuvent prêter à sourire. Par contre la sous-intrigue concernant le personnage Aoshi le ninja rebelle est superflu, il est un peu le cheveu sur la soupe. Mais outre les paramètres historiques cités plus haut, on apprécie à sa juste valeur l'arrivée dans le récit des ninjas (tout savoir ICI) même si cette fois on est réellement dans la légende. Le film ouvre surtout un nouveau chapitre où le désordre géo-politique est à l'image de l'âme tourmentée de Kenshin. Les fans du manga peuvent aussi savourer l'arrivée d'un personnage mystérieux. En conclusion ce deuxième opus est aussi dense et passionnant que le premier avec des combats au sabre parmi les meilleurs jamais vus. Un excellent moment.

 

Note :            

 

16/20

 

Pour info bonus, Note de mon fils de 12 ans :               

11/20
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