Les Fantasmes (2021) de Stephane et David Foenkinos
Ce projet est avant tout celui des producteurs Eric et Nicolas Altmayer qui ont proposé à une autre paire de frangins, les Foenkinos, de réaliser un remake de la comédie "If You Love Me..." (2014) de Josh Lawson. Stephane cinéaste s'associe donc une fois de plus à son frère David : "Nous avons été cueillis par le concept et le sujet. Si nous avons repris le procédé, nous avons modifié la structure d'une grande partie des sketchsj, et en avon écrit de nouveaux. Immédiatement, Nous y avons vu de nombreuses possibilités narratives avec un fort potentiel de comédie. Et cela nous permettait d'oser franchir encore quelques frontières, voire quelques tabous." Les deux frères co-signent le film pour la troisième fois après "La Délicatesse" (2011) et "Jalouse" (2017). Pour leur film les deux frères ont rencontré des spécialistes : "Notre motivation principale était de rester le plus réaliste possible. Aussi incongrues que soient les situations, l'identification doit toujours nous permettre d'appréhender ce que vivent nos personnages avec empathie. Que cela nous excite, nous dérange ou nous révulse." Ainsi, le film aborde sept fantasmes précis : la ludophilie, l'autagonistophilie, la sorophilie, la dacryphilie, la hypophilie et la thanatophilie. (on vous laisse chercher pour plus de précisions !)...
Six couples différents se confrontent à leurs fantasmes et donc à leur désir et aux plaisirs plus ou moins secrets. Six couples pour six mini-histoires où hommes et femmes tentent de vivre leur vie intime avec liberté... Six couples soient un peu plus de 12 personnes pour explorer le plaisir. On remarque que plusieurs acteurs ont joué dans des mêmes films. Ainsi Carole Bouquet, William Lebghil, Karin Viard et Jean-Paul Rouve se retrouvent après "Voyez comme on Danse" (2018) de et avec Michel Blanc, Lebghil, Rouve qui se sont déjà croisés sur "Les Souvenirs" (2014) se retrouvent encore avec cette fois Suzanne Clément après "Le Sens de la Fête" (2017) du duo Nakache-Toledano, Rouve retrouve aussi Alice Taglioni après "Je voudrais que Quelqu'un m'attende Quelque Part" (2019) de Arnaud Viard. Citons ceux qui ont déjà tourné pour les Foenkinos, Joséphine de Meaux vue dans "La Délicatesse" et Karin Viard dans "Jalouse". Sinon Nicolas Bedos et Denis Podalydès se retrouvent également, le second ayant tourné dans les films du premier "Monsieur et Madame Adelman" (2017) et "La Belle Epoque" (2019) tandis que tous les deux sont actuellement en salles, Podalydès dans "Présidents" (2021) de Anne Fontaine et Bedos avec son film "OSS 117 : Alerte Rouge en Afrique Noire" (2021). Il y a encore la charmante Joséphine Japy qu'on a pas vu depuis "Mon Inconnue" (2019) de Hugo Gélin, Céline Sallette pas vue depuis "Une Belle Equipe" (2020) de Mohamed Hamidi, Monica Bellucci pas vue depuis "L'Homme qui a Vendu sa Peau" (2019) de Kaouther Ben Hania, puis Ramzy Bedia qui va peut-être chnager de braquet après avoir multiplié les navets comme "Rendez-Vous chez les Malawas" (2019) de James Huth, "Forte" (2020) de Katia Lewkowicz ou encore "Brutus vs César" (2020) de et avec Kheiron...
L'écueil du film à sketchs est toujours la différence de niveau entre chaque segment. C'est un écueil plutôt bien évité parle duo de cinéastes chaque partie ne sortant pas particulièrement du lot. Par contre, le soucis est qu'aucune non plus ne se distingue par une quelconque originalité et/ou coup de génie. En effet, les frères Foenkinos se sont attachés sans doute un peu trop à leur concept de départ, chaque segment ayant pour sujet un fantasme particulier, sans dévier une seconde de leur ligne directrice. Résultat, on n'est rarement surpris ou même bousculé, tout est assez convenu et sage. Un tel sujet aurait demandé plus d'audace, et notamment on aurait pu imaginé un genre pour chaque segment ; par exemple comédie pour la ludophilie, le drame pour la sorophilie, le thriller pour l'autagonistophilie... etc... Malheureusement les réalisateurs-scénaristes n'ose jamais aller trop loin, c'est trop sage au point où on s'ennuie beaucoup. Voilà un film qui aurait dû pousser à la réflexion, bousculer les certitudes, aborder le libre arbitre ou pas, pousser à oser l'initmité sous toutes ses formes, faire rire et faire pleurer,... etc... Mais on ressort du film avec la frustration d'avoir vu que des clichés et surtout, des banalités. Il y a bien quelques passages savoureux mais ils se comptent sur le bout des doigts avec un temps maxi de quelques minutes. Il est dommage d'avoir des thèmes aussi riches, universels et même croustillants et tomber dans des courts métrages sans chair ni passion. Mieux vaut encore revoir un certain "Les Infidèles" (2012)...
Note :