Shang-Chi et la Légende des Dix Anneaux (2021) de Destin Daniel Cretton

par Selenie  -  2 Septembre 2021, 10:01  -  #Critiques de films

25ème film du Marvel Cinematographic Universe, il est le deuxième de la Phase IV après le récent "Black Widow" (2021) de Cate Shortland, voici donc le premier super-héros asiatique qui entre en jeu. Le personnage qui peut se dupliquer à l'infini a été créé en 1973 par Al Milgrom, Jim Starlin et Steve Englehart. Pour ce nouveau film qui marque un nouveau tournant chez Marvel, le réalisateur Destin Daniel Cretton a été choisi, il est connu pour ses films "States of Grace" (2013), "Le Château de Verre" (2017) et "La Voie de la Justice" (2019) qui ont la particularité d'être tous avec l'actrice Brie Larson qui n'est autre que "Captain Marvel" (2018) de Anna Boden et Ryan Fleck. Le cinéaste co-écrit le scénario avec Andrew Lanham son scénariste de ses deux derniers films, puis avec Dave Callaham scénariste très demandé depuis quelques temps qui a signé notamment les films "Retour à Zombieland" (2019) de Ruben Fleischer, "Wonder Woman 1984" (2021) de Patty Jenkins et dernièrement "Mortal Kombat" (2021) de Simon McQuoid... Shang-Chi est un jeune comme les autres jusqu'au jour où il apprend qui il est vraiment et surtout il va devoir lutter contre une mystérieuse organisation criminelle, tandis qu'il va devoir affronter son passé et son père Le Mandarin...

Le rôle-titre est tenu par un quasi inconnu qui s'est présenté à Marvel dès que les castings ont débuté, il s'agit de Simu Liu aperçu vaguement dans quelques séries TV comme "Nikita" (2012), "Heroes Reborn" (2015) ou "Bienvenue chez les Huang" (2019) et dont la seule expérience sur grand écran est un rôle de figurant dans "Pacific Rim" (2013) de Guillermo Del Toro. Son père Le Mandarin est incarné par une des plus grandes stars asiatiques, Tony Leung Chiu-Wai dont on peut citer "Une Balle dans la Tête" (1990) de John Woo, "In the Mood for Love" (2000) de Wong Kar-Wai, "Infernal Affairs" (2002) de Andrew Lau et Andy Mak, et plus récemment "The Grandmaster" (2013) de Wong Kar-Wai. Le casting a la particularité de réunir trois acteurs qui se retrouvent après "Crazy Rich Asians" (2018) de Jon M. Chu, Awkwafina vue dans "Jumani : Next Level" (2019) de Jake Kasdan avant de prêter sa voix pour "Raya et le Dernier Dragon" (2021), Ronny Chieng vu récemment dans "Bliss" (2021) de Mike Cahill, puis la star Michelle Yeoh vue récemment dans les musclés "Boss Level" (2021) de Joe Carnahan et "Bloody Milkshake" (2021) de Navot Papushado. Cette dernière retrouve également l'acteur Benedict Wong après "The Lady" (2011) de Luc Besson, l'acteur lui reprend son rôle de Wong qu'il tient chez Marvel depuis "Doctor Strange" (2016) de Scott Derrickson. Un autre personnage fait son retour, des années après "L'Incroyable Hulk" (2008) de Louis Leterrier on retrouve donc Abomination toujours incarné par Tim Roth vu récemment dans "Bergman Island" (2021) de Mia Hansen-Love. Puis enfin citons Rosalind Chao vue dans "The Laundromat" (2019) de Steven Soderbergh et "Mulan" (2020) de Niki Caro, puis Ben Kingsley qui revient avec un personnage qu'on avait pas vu depuis "Iron Man 3" (2013) de Shane Black... Le prologue n'est pas sans faire penser à quelques films dont "Tigre et Dragon" (2000) de Ange Lee ou "Le Secret des Poignards Volants" (2004) de Zhang Yimou, d'ailleurs la Chef Décoratrice Sue Chan avoue s'être particulièrement inspirée des films de ces deux réalisateurs. Ce début apporte grâce et magie dans ce qui est un bel hommage au genre wu xia pian (film "de héros martial" chinois) et qui permet une entrée en matière qui ne manque pas d'onirisme.

Revenu à aujourd'hui, on rencontre Shaun et sa meilleure amie dans une partie qui flirte de façon directe avec la comédie US façon teen movie avec une Katy/Awkwafina en side kick plutôt drôle. Le film démarre vite et fort, après l'humour l'action arrive de façon efficace et marquante avec une séquence baston menée tambour battant dans un bus. Le ton est donné, le rythme prend sa vitesse de croisière. On se surprend à apprécier un partage action-humour particulièrement réussi, avec outre Katy/Awkwafina l'arrivée du Mandarin "bis" alias Ben Kingsley dans une phase auto-dérision assez jouissive. Par contre, le film use et abuse des flash-backs "émotion" qui insistent, martèlent, appuient toutes les émotions des personnages principaux, comme si le regard révélateur de Xu Wenwu/Leung n'était pas assez parlant ou comme si le spectateur n'était pas assez réceptif aux sentiments pourtant évidents des membres de la famille de Shang-Chi. Ces passages flash-backs plombent le film, d'un point de vue du rythme car trop nombreux et trop longs, mais aussi sur le libre-arbitre du spectateur puisque cela nous force la main sur nos émotions et la façon dont on perçoit le jeu des acteurs. C'est vraiment le gros point faible du film. On pourrait chipoter sur un canevas qui reste très "Hollywood-marvelisé" où on sent entre autres l'influence de précédents films alors que sur celui-ci on aurait pu être bien plus ancré dans l'Asie à l'instar d'un "Black Panther" (2018) de Ryan Coogler avec l'Afrique. Néanmoins, le film accumule les bons points avec des décors magnifiques, un bestiaire original, des effets spéciaux très réussis (très beau travail sur l'eau), des scènes d'action efficaces et bien chorégraphiés même si cela aurait pu être encore plus travaillés, des scènes d'action qui ne manquent pourtant pas de grâce comme le paramètre de l'eau dans le combat des dragons. Destin Daniel Cretton signe un film qui reste un très bon moment, pour ne pas dire une heureuse surprise pleine de magie, de quête épique, d'action et de drôleries. Un très bon moment fun et divertissant à défaut de concurrencer les meilleurs Marvel. 

 

Note :            

 

14/20

 

Pour info bonus, Note de mon fils de 12 ans :               

14/20
Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :