The Swordsman (2021) de Choi Jae-Hoon

par Selenie  -  9 Décembre 2021, 13:54  -  #Critiques de films

A ne pas confondre avec "Swordsmen" (2013) de Peter Ho-Sun Chan... Premier long métrage de Jae-Hoon Choi jeune espoir du cinéma coréen qu'on attendait pourtant depuis longtemps. En effet, le cinéaste devait réaliser son premier film dès 2010 mais le projet n'aboutira pas. Son premier film est donc son second projet qui a bien failli ne pas voir le jour puisqu'il était dans un tiroir (comme on dit !) depuis 2017. Jae-Hoon Choi choisit pour son projet un genre de film qui connaît un regain d'intérêt depuis quelques temps en Coréee, à savoir le film de sabre historique, sorte de chanbara sur fond de réalité historique. On pense par exemple à la pentalogie "Kenshin" (2012-2021) de Keishi Ohtomo. Néanmoins avec ce film la carrière de Choi Jae-Hoon semble lancé, on attend déjà son second film, "The Hypnosis" (2022) sur un orphelin qui a recours à l'hypnose... Milieu du 17ème siècle en Corée, tandis que l'ancien guerrier Tae-Yul vit reclus avec sa fille Tae-Ok tandis que le royaume semble à la merci d'une horde de marchands d'esclaves même si le gouvernement tente de sauver l'état par la diplomatie. Tae-Ok se met au service du roi afin d'avoir les moyens de soigner son père qui devient aveugle. Mais quand sa fille est kidnappée Tae-Yul reprend son sabre et part la chercher en étant sans pitié, et va être de fait partie prenante à la guerre qui couve...

Le héros, sabreur presque aveugle est incarné par Jang Hyuk vu dans "Dance of the Dragon" (2008) de Max Mannix et "Pandémie" (2014) de Sung-Soo Kim, tandis que sa fille est jouée par Hyun-Soo Kim révélée juste avant dans "Silenced" (2021) de Dong-Hyuk Hwang. Le grand officier de l'armée de Joseon est incarné par Man-Sik Jung vu "Hard Day" (2014) de Seong-Hun Kim, "Rampant" (2018) de Sung-Hoon Kim et "Lucky Strike" (2020) de Yong-Hun Kim. Du côté de Joseon citons également Na-Kyeong Lee remarqué dans "Memories of War" (2016) de John H. Lee, puis Jin-Ho Choi  vu dans "Les Braqueurs" (2014) de Dong-Hoon Choi et "The Terror Live" (2015) de Byeong-Woo Kim. Les ennemis du royaume Qing il y a Joe Taslim une des révélations de "The Raid" (2012) de Gareth Evans, vu ensuite dans "Fast and Furious 6" (2013) et "Star Trek Sans Limites" (2016) tous deux de Justin Lin, puis récemment dans "Mortal Kombat" (2021) de Simon McQuoid. Ses proches sont interprétés par Seung-Hyun ji aperçu dans "The Bad Guys" (2019) de Yong-Ho Son, puis plus surprenant, la magnifique blonde slave Angelina Danilova aperçue avant cela dans la film "New Old Story" (2018) de Sang-Hoon Lee... Mêlé film d'action au sabre sur un fond géo-politico-historique est un sous-genre en soi, mais au contraire des "Kenshin" ici le contexte historique est sous-traîté et survolé. Rappelons que la production indique comme année 1623, mais les Qing ne sont au pouvoir qu'en 1644, la Corée des Joseon ont même été allié à la Chine contre les envahisseurs Jurchens dans les années 1616-1619... etc... (Pour tout savoir ICI !) Il semble donc qu'il y ait des confusions ou des erreurs dans le scénario, si de surcroît on note que les événements relatés sont finalement peu importants on se dit qu'il y a tout de même un manque de sérieux à ce niveau. Mais on se retrouve dans un mix des genres qui reste efficace, on y croit et la double intrigue qui se rejoint un peu par hasard reste aussi prenant l'un que l'autre.

Belle reconstitution, costumes comme décors, mais même sur ce point, comme sur la toute aussi belle photographie on sent un peu trop l'influence des films de "Kenshin", encore une fois et ce, jusque dans le héros principal, Tae-Yul étant à Kenshin ce qu'est l'Homme sans nom pour Clint Eastwood, à l'exception près que l'acteur Hyuk Jang alias Tae-Yul est sans aucun doute plus subtil et plus crédible dans sa virilité que Takeru Sato dans Kenshin. Niveau casting on mettra par contre un bémol à la performance de Joe Taslim qui surjoue beaucoup avec un sourire "jokerisé" too much. Niveau musique certain noteront peut-être une inspiration de la série TV "Games of Throne" mais pas spécialement flagrant. Des influences et des références donc plus ou moins évidentes mais il faut avouer que le réalisateur Jae-Hoon Choi réussit à se les approprier et à en faire une oeuvre cohérente, ample et particulièrement efficace. On salue les scènes de combat, qui oscille entre grand duel ou lutte expédiée mais toujours magnifiquement chorégraphiées, s'appliquant même à une justesse des corps dans l'art martial (oeil valide expressif, corps en position de garde...). Le récit monte doucement en tension, les deux intrigues évoluent de façon parallèle judicieusement jusqu'au moment où les deux se rejoignent pour un grand final où la mise en scène du réalisateur fait montre d'une réelle créativité. Travellings, vue aérienne, les lanternes des habitations... etc... Le réalisateur n'omet jamais de mettre en valeur les décors, écrin de valeur pour les séquences d'action. Le scénario est dense mais fluide, classique sur le fond mais dynamique et rythmé, et si on reste un peu déçu par un contexte historique timoré il faut avouer que le film reste d'une qualité indéniable qui ne pêche peut-être réellement que par une comparaison évidente avec les "Kenshin". En tous cas le réalisateur Jae-Hoon Choi est à suivre... 

 

Note :            

 

14/20
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