Ad Lib (2020) de Joseph Catté

par Selenie  -  1 Février 2022, 14:35  -  #Critiques de films, #Infos diverses

Après quelques années, un certain Joseph Catté m'a recontacté pour que je puisse m'intéresser à son nouveau court métrage. Je me souviens très bien des premières oeuvres que j'avais vu de lui  que je ne peux que vous conseiller de voir ou revoir, à savoir les courts "Like a Doll" (2014) et "Stream of Doubts" (2015).

 

Ainsi, le réalisateur-scénariste me présente son court métrage "Ad Lib" (2020) qui a été remarqué dans de nombreux festival. 

"Ad Lib", qu'on devine évidemment en rapport direct avec l'expression latine Ad Libitum qui veut littéralement dire "jusqu'à plus soif", ou "à volonté", ce qui va donner une épaisseur particulièrement ambigüe à la fin du film, au moment d'un sourire énigmatique qui ne laissera pas insensible.

 

Comparé esthétiquement on sent l'image un moins marquée esthétiquement, mais c'est sans doute aussi pour mieux nous surprendre. Après l'instant karaoke sans surprise au premier abord on sent poindre le thriller avec en fond un sujet d'actualité brûlant, un sujet souvent traité de façon consensuelle car facilement polémique. Joseph Catté l'amène malicieusement, à l'image de cette héroïne, jeune, belle, légère, à priori heureuse mais qui va appuyer sur un bouton dangereux.

De la jalousie basique d'un couple en soirée l'histoire vire au drame conjugal mais de façon inattendue, à la fois dans le twist fantastique, et surtout dans sa conclusion dont l'ambiguité donne toute l'audace du réalisateur. Seul bémol néanmoins sur cette dimension fantastique, esthétiquement trop démonstratif et/ou qui instille un paramètre finalement inutile au fond du propos. Par contre on adore (et c'est peu de le dire !) l'idée absolument géniale de faire vivre les sous-titres en interaction entre les personnages et le spectateur, et toujours un plaisir de revoir Pauline Helly, muse toujours impliquée du cinéaste. 

On s'amuse aussi des références cinéphiles, l'escalier qui renvoie forcément à "Sueurs Froides" (1958) de Alfred Hitchcock ou la partie musicale façon "La La Land" (2017) de Damien Chazelle. 

Joseph Catté signe un court métrage aussi ambitieux qu'audacieux, toujours aussi soigné sur la photographie, avec une thématique cette fois plus sociale même s'il est ancré dans le thriller. Malgré les années, Joseph Catté se remet en cause, ose en attendant peut-être un passage sur grand écran ?!... À suivre, à voir et à conseiller

 

Note :            

 

16/20
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