8 Femmes (2002) de François Ozon

8 Février 2022, 10:19  -  #Critiques de films

En 2002, sortait le cinquième film de François Ozon, douze fois nominé aux Oscar 2003 sans aucune récompense, 8 femmes détient jusqu'en 2013, le film le plus nommé sans obtenir une seule récompense. Seule distinction, l'ours d'argent de la berlinale pour distinguer la remarquable distribution féminine. Ecrit par quatre mains avec le réalisateur lui-même et la scénariste de ses précédents longs métrage, il nous embarque dans une histoire policière, dramatique sous fond de théâtralité chanté avec pour casting, une pluie de remarquables actrices. 

 

Dans les année 1950, 8 femmes se retrouvent enfermées dans une maison où le maître de cette dernière a été assassiné. Est menée une enquête, où chacune à leur tour deviennent suspectes, pour connaître le meurtrier, se dévoile alors les secrets et les caractères de chacune dans ce cluedo familial exclusivement féminin. 

 

8 femmes, superbes actrices associées au générique de début à une fleur et une couleur attitrée, correspondant à leur trait de caractère principal. Tonalités données à leur costumes et les formes renvoyant à l'image de leur personnage, on se replonge complètement dans les années 50 avec tons forts et une petite dose de kitsch. L'innocence, sous les tons de vert est associé à Ludivine Sagnier, le rouge passion est dédié à Fanny Ardant, quant au violet il est attribué à Danielle Darrieux pour la nostalgie, le souvenir et la mort... Bien vu de la part de François Ozon qui caractérise de façon plus forte l'idée, poussées, stéréotypés sans en faire de trop, l'image que l'on peut se faire ou les anciens rôles qu'on interprétées ces femmes.

Tout le film est porté par ce casting de luxe, les talents qui se rencontrent, qui se croisent et qui s'emmêlent pour donner beaucoup plus de consistance au scénario qui manque de réalisme. Ainsi, le manque de sentiments à l'annonce de la mort du père de famille laisse perplexe, toutes pourtant très liées à cet homme se ressaisissent très (voire trop) vite. L'enquête prend plus de place et les sentiments vont venir ponctuer l'enquête passant d'un extrême à un autre au fur et à mesure que les femmes et leur histoire se dévoilent. Il manque de finesse sur certains aspects, les contrastes sont trop forts ou alors la théâtralité du film n'est pas assez marquée, on n'a pas de justesse sur ces aspects-là. Les chorégraphies des chansons sont simplettes, enfantines particulièrement pour les deux filles du couple, alors que le ton et les révélations sont lourds de sens. On a un sentiment d'osciller dans des méandres des sentiments sans que tout ça conduise à quelque chose, la fin est abracadabrantesque et n'apportant ni réponse ni consistance, c'est une queue de poisson tout simplement, comme si les scénaristes ne savaient pas réellement comment finir. 

 

C'est un joli film qui manque d'aboutissement mais ça reste surtout un long-métrage où les actrices ne font pas de fausses notes et où l'on se plait à les voir évoluer.

 

Note :            

 

14/20
8 Femmes (2002) de François Ozon
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