Green Snake (2021) de Amp Wong
Suite de sublime "White Snake" (2019) de Amp Wong et Zhao Ji sortit en salles obscures seulement en ce début 2022 en France, alors même qu'il avait cartonné en salles en Chine dès 2019, et que ce "Green Snake" est sortit en salles en Chine avec un second gros succès dès l'été 2021 et ensuite sur Netflix en fin d'année. Le succès de cette suite a donc ouvert la porte d'une sortie au cinéma pour "White Snake", tant mieux, mais aussi quelle stupidité de sortir l'opus n°2 avant le film originel ! Bref... Nous avons donc attendu de voir en salles "White Snake" pour savourer cette suite avec empressement. Rappelons que cette suite fait partie intégrante de la mythique légende du Serpent Blanc (Tout savoir ICI). À l'instar de "White Snake" qui reste la partie la plus adaptée à l'écran, cette suite a connu d'autres adaptations, bien moins nombreuses se résumant seulement à deux longs métrages, "Green Snake" (1993) de Tsui Hark et "Green Snake" (2019) de Fei Xu. Pour cette suite, si le scénario est toujours signé de Damao, Amp Wong est de retour à la réalisation mais cette fois sans Zhao Ji.
Rappelons aussi que Amp Wong a notamment fait ses armes sur la série animée "The Green Lantern" (2012-2013) et que le film est un projet de Light Chaser, un studio d'animation chinois dont l'ambition de conquérir le monde ai niveau animation tout en mettant en avant la culture chinoise... Après avoir lutter contre Fahai gardien du temple de Leifeng, Blanca le serpent blanc est capturé et disparaît. Verta le serpent vert en tentant de se venger se retrouve transportée dans un univers dystopique moderne privé de ses pouvoirs. Elle doit tout réapprendre et tout apprendre de ce nouveau monde tout en gardant l'espoir de trouver une issue pour retrouver et sauver sa soeur... Alors que le prologue de "White Snake" nous ensorcellait cette fois dans cette suite rien ne va. Les deux soeurs s'attaquent à une pagode bouddhiste sans qu'on sache vraiment pourquoi, juste les héroïnes semblent accuser le moine Faihai d'être un hypocrite qui ferait l'inverse de ce qu'il prône (?!) Clairement on sent surtout une énorme propagande chinoise anti-tibétaine ! Idéologiquement vomitif ils ont pourtant le droit d'essayer, certaines stars hollywoodiennes se gênent pas pour la scientologie par exemple. Mais dans cette même partie, un bébé apparaît comme par enchantement pour disparaître tout aussi soudainement (?!) Alors dans la légende il est effectivement question d'un enfant, mais le film se débarrasse de ce "petit" paramètre en un clin d'oeil, tout comme le père d'ailleurs, ex-conjoint devenu moine soit tout un pan de l'histoire résumé en 10 secondes. Ensuite, après l'onirisme et le fabuleux du film précédent on se retrouve transporter dans un univers dystopique moderne entre "Mad Max" et "New York 1997" à la sauce fantasy avec son bestiaire qui est lui très réussi.
Mais cette modernité arase de fait tout ce qui fait la légende et le mythe qui sont normalement basés sous la dynastie Song (960-1279), et si on peut accepter cette modernité et sa transposition contemporaine on est bien moins séduit pas l'absence quasi totale de serpents et par une accumulation d'incohérences trop importante comparée à la régularité de "White Snake". Par exemple dans le repaire où se réfugie Verta les conflits semblent interdits mais Verta tue de sang froid sans conséquence, ou pourquoi et comment Verta devient un python géant au bout de 20 ans et pourquoi et comment le moine est-il vaincu ?! Le plus difficile est de constater que le côté médiéval façon "Tigre et Dragon" laisse place à du "Mad Max" façon Freaks en un film d'action qui va à 100 à l'heure mais qui casse trop la continuité avec "White Snake". Esthétiquement ça reste une fois de plus assez bluffant, avec une partie estampe vaporeuse qui ne manque pas magie. On aime cette propension a tué des personnages sans qu'on s'y attende forcément, ajoutant un suspense prenant puisqu'on se dit que tout peut arriver, on aime le retour de la fée-renarde, un bestiaire inspiré et toujours cette quête des sentiments et des émotions. Le fiston a préféré cette suite d'un chouïa, plus d'action, plus de rythme mais bloqué par trop de complexité. En conclusion, une suite qui part dans tous les sens, et donc qui ne convainc pas complètement car trop bancal notamment par un début trop vite expédié, une suite décevante donc mais avec assez de qualité pour rester enthousiasmant et créer ainsi avec le merveilleux "White Snake" un dyptique fantasy d'une vraie richesse visuelle et spirituelle. A conseiller, et surtout à voir dans l'ordre et donc "White Snake" avant "Green Snake" !
Note :
Pour info bonus, Note de mon fils de 12 ans :