Aline (2021) de Valérie Lemercier

Valérie Lemercier signe son sixième long métrage dans un style différent de ses précédents films avec un faux biopic, librement inspiré de la vie de l'artiste Céline Dion, de sa famille et de son histoire d'amour. Lemercier s'est attaqué à une star mondiale en se documentant beaucoup pour découvrir toute sa vie mais aussi une écriture assez libre, volonté de Valérie Lemercier et Brigitte Buc, de la vie de la chanteuse en y ajoutant des anecdotes afin de donner plus de reliefs et de légèreté au film.

Aline, petite dernière d'une famille de 14 enfants, a un talent certain pour le chant. Sa famille va donc contacter un agent qui va la mener sur les sommets. Une rencontre qui va changer leur vie à tous les deux, au-delà d'une relation manager/artiste, il va se créer une histoire d'amour entre eux.

Si le film respecte la vie de Céline Dion sans tomber ni dans la caricature ni dans l'idolâtrie, certains choix de réalisation font baisser la crédibilité, l'authenticité du film. Premier bémol, c'est d'avoir plaquer un visage d'adulte (celui de Valérie Lemercier) sur celui d'une enfant, d'une ado, d'une jeune femme. Alors si la technologie fait beaucoup, le miracle n'a pas été au rendez-vous  ! Pour justifier l'actrice à tous les âges, Valérie Lemercier fait emploi de mimiques surjouées qui font pâtir son jeu. Par ailleurs, l'écart existant entre les deux personnes n'est pas respectée et le maquillage ne permet pas de combler l'impression que seule Aline vieillit et les costumes quoique magnifiques de la star ne font qu'ajouter l'évolution de la chanteuse, évolution qui n'est pas suivie par l'amoureux. 

Deuxième gros problème c'est la musique, le chant, la tessiture de la chanteuse Victoria Sio qui n'est vraiment pas à la hauteur de Céline Dion. En plus, les playbacks sont très mal fait, on voit tout de suite le décalage et le son des enregistrements est catastrophique. Souci majeur, là où la musique est un élément central du sujet avec en plus une B.O. à revoir tant la playlist de Dion est limitée. 

Si le personnage d'Aline Dieu est le principal, il est complètement effacé, éclipsé face aux personnages de "Maman Dieu" et de Guy-Claude. Les deux sont dans une justesse de jeu parfaite, sans surjeu et dans une émotion pure qui captive le spectateur, on préfère même les scènes où ils apparaissent. Sylvain Marcel est un René-Charles parfait qui nous captive par tous les aspects de sa vie, de sa personnalité, avec cette émotion discrète. Danielle Fichaud nous régale par sa prestance de maman à la poigne de fer, surprotectrice qui croit au talent de sa fille et qui a un cœur énorme.  

Le film présente une belle créativité avec de jolies scènes d'émotion, des beaux moments d'humour et un esprit de famille fort mais les choix de réalisation font de ce faux biopic un film en demi-teinte. 

Avis de Selenie ICI !

Note :