Mort de la bomba italiana : Gina Lollobrigida

par Selenie  -  16 Janvier 2023, 15:35  -  #Décès de star - Bio

Nous perdons l'une des plus belles italiennes du cinéma mondial, Gina Lollobrigida est morte aujourd'hui 16 janvier 2023 à l'âge de 95 ans.

Née en 1927 dans la banlieue romaine dans une famille issue du milieu ouvrier, elle a une soeur aînée et aura deux soeurs cadettes. Elle est attirée très vite par le milieu artistique mais c'est sa beauté qui est auparavant remarquée ce qui la pousse à participer à plusieurs concours de beauté. Attirée par le milieu artistique elle s'inscrit à l'Académie des Beaux-Arts. Ses études liés à sa beauté lui permettent d'obtenir un petit rôle dès 1945 sur les planches du Teatro Della Concordia de Monte Castello di Vibio, le plus petit théâtre à l'italienne du monde. 

 

Elle est ensuite l'héroïne d'un roman-photo qui la fait remarquer. Elle obtient ensuite quelques apparition sur grand écran, non créditée et jouant une invitée lors de soirée comme dans son premier film "L’Aigle Noir" (1946) de Riccardo Freda ou "Le Crime de Giovanni Episcopo" (1946) de Alberto Lattuada. 

 

Elle participe ensuite au concours de Miss Rome où elle termine 2ème, puis poursuite pour Miss Italie où elle termine 3ème juste derrière Gianna Maria Canale et Lucia Bosè qui deviendront également deux futurs stars du cinéma (le podium ci-dessous Gina 3ème à partir de la gauche).

File:Miss Italia 1947.jpg - Wikimedia Commons

Désormais elle tourne régulièrement pour le cinéma mais le réalisateur ne voit en elle qu'une plastique sublimissime ce qui la cantonne à des rôles secondaires avec des films comme "Tocsin" (1949) de Luigi Zampa, "La mariée ne peut attendre" (1949) de Gianni Franciolini, "Miss Italie" (1950) de Duilio Coletti, "La Fille de la nuit" (1950 - ci-dessous) de Giorgio Pastina, "Traqué dans la ville" (1951) de Pietro Germi.

Replicante de bolsillo — Alina (Giorgio Pastina, 1950)

Entre temps, elle épouse en 1949 Milko Skofic, médecin qui abandonne son activité pour devenir son impresario.

 

Sa carrière prend un tournant grâce à un film français, "Fanfan la Tulipe" (1952) de Christian-Jaque où elle joue le rôle féminin principal face à la star Gérard Philippe. Le film est un grand succès populaire qui lui offre une véritable reconnaissance. Elle retrouve son partenaire dans "Les Belles de Nuit" (1952 - ci-dessous) de René Clair qui est un nouveau succès.

Magali Vendeuil Gerard Philipe : photos éditoriales de stock – Images de  stock | Shutterstock Editorial

Ses succès lui permettent de traverser l'Atlantique pour tourner au sein d'un casting hollywoodien dans "Plus Fort que le Diable" (1953) de John Huston, elle fait l'aller-retour qu'elle renouvelle avec "Le Grand Jeu" (1954) de Robert Siodmak mais surtout elle connaît un triomphe avec les films "Pain, Amour et Fantaisie" (1953 - ci-dessous) et "Pain, Amour et Jalousie" (1954) tout deux de Luigi Comencini et avec la star Vittorio De Sica. Elle obtient pour son rôle le Ruban d'Argent de la meilleure actrice.

Mon amour de l'Italie ne date pas d'aujourd'hui, il a commencé avec Pain,  amour et fantaisie (1953) … et jalousie (1954) de Comencini. - Le blog de  JACQUES BERTHOMEAU

Cette fois elle devient une star internationale et multiplie les projets entre Hollywood, la France et l'Italie. Elle est la source de la bagarre entre Tony Curtis et Burt Lancaster dans "Trapèze" (1956) de Carol Reed, elle est lauréate dy David di Donatello de la meilleur actrice pour son rôle dans "La Belle des Belles" (1956) de Robert Z. Leonard, elle séduit Quasimodo alias Anthony Quinn dans le magnifique "Notre-Dame de Paris" (1956 - ci-dessous) de Jean Delannoy.

Elle fait une pause de quelques mois pour accoucher d'un fils en 1957. Puis retrouve sur les plateaux pour tourner entre autre le peplum "Salomon et La Reine de Saba" (1959 - ci-dessous) de King Vidor où elle séduit Yul Brynner remplaçant Tyrone Power mort d'une crise cardiaque en plein tournage, puis croise Frank Sinatra et Steve McQueen dans "La Proie des Vautours" (1959) de John Sturges.

Alors au sommet de sa gloire et de sa beauté, gagnant même en 1961 le Golden Globe de l'actrice mondiale préférée. La star va pourtant commencé un déclin assez inexplicable. Elle tourne pourtant dans "Le Rendez-Vous de Septembre" (1961) de Robert Mulligan, "Vénus impériale" (1963 - ci-dessous) de Jean Delannoy où elle est Pauline Bonaparte, rôle qui lui vaut le Ruban d'Argent et le David di Donatello de la meilleure actrice.

Elle est la partenaire de Jean-Paul Belmondo dans "La Mer à Boire" (1963) de Renato Castellani, puis citons "La Femme de Paille" (1964) de Basil Dearden, "Les Poupées" (1964 - ci-dessous) de Mauro Bolognini ou "Moi, moi, moi et les Autres" (1965) d'Alessandro Blasetti.

Elle tourne toujours autant mais les succès sont plus rares malgré quelques films qui sortent du lot comme "Les Sultans" (1966) de Jean Delannoy avec Louis Jourdan et Philippe Noiret, "Les Aventures Extraordinaires de Cervantes" (1967) de Vincent Sherman,  "La mort a pondu un œuf" (1968 - ci-dessous) de Giulio Questi, "Buona sera Madame Campbell" (1968) de Melvin Frank aux côtés de Shelley Winters qui lui permet de gagner un nouveau David di Donatello de la meilleure actrice.

Mais cette année 1968 est aussi douloureux, elle divorce et perd par la même occasion son impresario et décide de ralentir la cadence, l'envie disparaît peu à peu.

 

Elle joue une femme mûre qui a une liaison avec un adolescent dans "Ce Merveilleux Automne" (1969 - ci-dessous) de Mauro Bolognini, joue dans le western spaghetti "Les Quatre Mercenaires d'El Paso" (1971) d'Eugenio Martín avec Lee Van Cleef, puis citons "Roi, Dame, Valet" (1972) de Jerzy Skolimowski avant de tourner son premier téléfilm en étant la Fée Turquoise dans "Les Aventures de Pinocchio" (1972) de Luigi Comencini.

Un Bellissimo Novembre Aka That Splendid Editorial Stock Photo - Stock  Image | Shutterstock Editorial

Ironie du sort, elle joue une photographe dans "Roses Rouges et Piments Verts" (1973) de Francisco Rovira avec Danielle Darrieux, et c'est à cette époque qu'elle décide de mettre un terme à sa carrière d'actrice pour s'adonner à sa passion, la photographie.

Gina Lollobrigida - © Daniel Angeli | Gina lollobrigida, Gentiluomo, Attrici

On la revoit de temps à autre, surtout à la télévision dont un rôle récurrent en 1984 dans la série TV "Falcon Crest". Elle est honorée de la Caméra de la Berlinale en 1986 pour l'ensemble de sa carrière, un rosiériste français crée une rose baptisée de son nom en 1989, la même année elle se présente aux élections législatives en Italie mais n'est pas élue.

 

Entre temps, la star redevient actrice de cinéma après plus de 20 ans d'absence. Elle joue au sein d'un casting quatre étoiles dans "Les Cents et Une Nuits de Simon Cinéma" (1995 - ci-dessous) de Agnès Varda où elle retrouve Belmondo, ce qui semble avoir réveillé un peu d'envie puisqu'elle enchaîne avec "Una Donna in Fuga" (1996) de Roberto Rocco et "XXL" (1997) de Ariel Zeitoun.

Sa dernière apparition est son propre rôle dans le film à sketchs "Box Office 3D - Il film dei film" (2011) dans le segment de Ezio Greggio.

Désormais elle se consacre uniquement à la photographie mais aussi à la sculpture. Elle reçoit un prix spécial pour sa carrière lors du 40ème anniversaire des David di Donatello, puis citons une étoile à Hollywood en 2018, et participe la même année à l'émission TV "Ballando Con le Stelle" un "Danse avec les Stars" à l'italienne alors qu'elle a alors 90 ans !

 

Gina Lollobrigida a été un star majeure des années 50-60 avec quelques chefs d'oeuvres notables mais elle aura surtout été une icône de la beauté plastique à l'italienne aux côtés de Sophia Loren.

 

Gina Lollobrigida a été victime d'une chute à l'été 2022 causant une fracture du col du fémur. Elle meurt ce lundi 16 janvier 2023 à l'âge de 95 ans.

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