Funny Games U.S. (2007) de Michael Haneke
Après une période dans le cinéma français avec quatre long métrage entre "Code Inconnu" (2000) et "Caché" (2005) qui lui a permis d'obtenir une reconnaissance internationale notamment avec la vitrine du Festival de Cannes, le réalisateur-scénariste autrichien Michael Haneke se voit rappeler par des producteurs américains qu'il serait temps de revenir à son projet de remake de son film choc "Funny Games" (1997). En effet, le cinéaste avait regretté que son film était passé inaperçu à l'époque aux Etats-Unis, mettant cet échec sur l'absence de stars américaines à l'affiche. Désormais plus connu et reconnu, le réalisateur-scénariste voit là l'opportunité de présenter son histoire "à l'américaine". Le film est donc tourné avec de stars américaines, mais reprend le film orignal quasiment au plan près, à l'identique. Un auto-remake comme ont pu déj le faire d'autres grands réalisateurs comme Cecil B. De Mille et "Les Dix Commandements" (1923-1956), John Ford avec "Le fils du Désert" (1926-1948), Alfred Hitchcock et ses "L'Homme qui en savait Trop" (1934 et 1956), Yasujiro Ozu et "Les Herbes Flottantes" (1934-1959) ou "The Grudge" (2000-2004) de Takashi Shimizu. Comme le film original "Funny Games" (1997) ce remake est interdit au moins de 16 ans... Ann, George et leur fils Georgie sont arrivés à leur maison de vacances. Alors que père et fils s'affairent sur le voilier, Ann reçoit la visite impromptu d'un jeune homme courtois qui dit venir emprunter des oeufs de la part de leur voisin mais très vite le dialogue s'envenime sur des détails qui n'en sont peut-être pas. Quand George et Georgie revienne un geste brutal va déclencher une suite d'événements tragiques...
Les parents sont joués par les stars Naomi Watts révélée dans"Mulholland Drive" (2001) de David Lynch et vue dans "21 Grams" (2003) de Alejandro Gonzales Inarritu, "King Kong" (2005) de Peter Jackson ou "Les Promesses de l'Ombre" (2007) de David Cronenberg, et Tim Roth vu notamment dans "Reservoir Dogs" (1992) de Quentin Tarantino, "Little Odessa" (1994) de James Gray, "La Légende du Pianiste sur l'Océan" (1999) de Giuseppe Tornatore ou "L'Homme sans Âge" (2007) de Francis Ford Coppola. Leur fils est joué par Devon Gearhart aperçu dans "Bobby Jones, Naissance d'une Légende" (2004) de Rowdy Herrington ou "Pour que la Vie Continue..." (2004) de Christopher Reeve. Les deux visiteurs sont incarnés par Michael Pitt vu dans "Bully" (2001) de Larry Clark, "Innocents : the Dreamers" (2003) de Bernardo Bertolucci ou "Last Days" (2005) de Gus Van Sant, puis Brady Corbet vu dans "Thirteen" (2003) de Catherine Hardwicke et "Mysterious Skin" (2004) de Gregg Araki. Citons ensuite Boyd Gaines aperçu dans "Fame" (1980) de Alan Parker, "Le Maître de Guerre" (1986) de et avec Clint Eastwood et plus récemment dans "Le Chardonneret" (2019) de John Crowley, et enfin Siobhan Fallon Hogan vue dans "Forrest Gump" (1994) de Robert Zemeckis, "Men In Black" (1997) de Barry Sonnenfeld ou "Dogville" (2003) de Lars Von Trier...
Haneke refait son film, c'est donc simple le scénario est identique, les plans sont quasis semblables à quelques nuances près, et donc finalement le seul point de comparaison repose sur le casting. Le couple Naomi Watts -Tim Roth fonctionne bien, on constate surtout que cette fois le réalisateur profite de la star hollywoodienne pour céder légèrement plus sur les charmes de l'actrice à l'image. Le duo de jeunes Michael Pitt-Brady Corbet est au diapason mais leur ressemblance physique est sans doute trop flagrante alors qu'ils sont censés être plus différents, l'un insistant sur le gras de l'autre notamment. Un préférera le côté plus subtil du duo originel en 1997. Mais on se pose encore la question sur la réelle nécessité de cet auto-remake ?! Mieux vaut revoir l'original, le fait que les acteurs soient moins connus imposent de surcroît la dimension fait divers toujours plus effrayante. Au final une version inutile mais pas inintéressante si on ne connaît pas le premier film.
Note :