La Vierge Rouge (2024) de Paula Ortiz

par Selenie  -  3 Janvier 2025, 08:31  -  #Critiques de films

Après "Chrysalis" (2011), "La Novia" (2015) et "Teresa" (2023) voici le nouveau long métrage de l'espagnole Paula Ortiz qui se penche sur une histoire assez incroyable,le destin aussi singulier que tragique de l'espagnole Hildegart Rodriguez Carballeira (Tout savoir ICI !), enfant prodige assassinée par sa propre mère. Un destin qui a défrayé la chronique en Espagne, raconté plusieurs fois dans des livres et déjà porté sur grand écran avec le film "Ma Fille Hildegart" (1977) de Fernando Fernan Gomez. Pour ce film siglé de la plateforme Amazon Prime la réalisatrice porte à l'écran un scénario de sa compatriote Clara Roquet, qui a déjà signé pour d'autres les films "Petra" (2018) de Jaime Rosales ou "Costa Brava, Lebanon" (2021) de Mounia Akl et qui est surtout grâce à son premier film en tant que réalisatrice "Libertad" (2021) auréolée du Goya 2022 de la meilleure nouvelle réalisation, et de deux Gaudi 2022 du meilleur film en catalan et du meilleur scénario... Parce qu'elle a un neveu considéré comme le "Mozart espagnol", Aurora décide d'avoir son propre enfant et d'en faire un prodige. Ainsi elle a en 1914 une fille, Hildegart qui devient très vite un cas unique. Parle déjà plusieurs langues à six ans, donne des conférences et écrit sur la sexualité et devient un des plus grands symboles du féminisme dans son pays dès les années 20. Mais elle vit aussi sous l'autorité et l'influence d'une mère envahissante... 

Hildegart est incarnée par Alba Planas vue dans la série TV "SKAM Espana" (2018-2020) et vue dans le film "Por los Pelos" (2020) de Nacho G. Velilla, puis retrouve après "L'Arbre de Sang" (2018) de Julio Medem sa partenaire et mère Najwa Nimri remarquée dans "Ouvre les Yeux (1997) de Alejandro Amenabar et vue depuis dans "Lucia et le Sexe" (2001) Julio Medem, "Route Irish" (2010) de Ken Loach ou "Même la Pluie" (2010) de Iciar Bollain réalisateur qu'elle retrouve après "Mataharis" (2007) à l'instar de sa partenaire Aixa Villagran apparue notamment dans "Rose et Noir" (2009) de et avec Gérard Jugnot, "Kiki, l'Amour en Fête" (2016) de Paco Leon ou "Fou de Toi" (2021) de Dani de La Orden. Citons encore Patrick Criado vu dans "La Grand Familia Espanola" (2013) de Daniel Sanchez Arevalo, "Froid Mortel" (2021) de Lluis Quilez ou "Bird Box : Barcelona" (2023) de David et Alex Pastor, Pepe Viyuela artiste comique vu entre autre dans "Tierra" (1996) de Julio Medem ou "Mortadel et Filémon" (2003) de Javier Fesser, Pep Munné, ex-footballeur pro ayant débuté au FC Barcelona vu dans "Le Continent Fantastique" (1976) de Juan Piquer Simon, "La Fille à la Culotte d'Or" (1980) de Vcente Aranda, "Pas si Grave" (2003) de Bernard Rapp ou "El Nino Pez" (2009) de Lucia Puenzo, puis Jorge Uson qui retrouve sa réalisatrice après "La Novia" (2015) puis sa scénariste après sa série TV "Les Ombres du Passé" (2024)... Un destin hors norme, surtout pour une femme à cette époque, qui méritait bel et bien un film sur sa vie. Mais si on se renseigne sur sa vie il existe des trous béants, c'est à la fois dommageable car il est difficile alors de faire la part entre le vrai et le faux, et en même temps cela permet à la réalisatrice d'imaginer les espaces libres pour un biopic forcément romancé mais qui garde les grandes lignes qui font que Hildegart reste un sujet passionnant.

Le film débute de façon maladroite... ATTENTION SPOILERS !... Hildegart/Planas a alors 16 ans, et est donc déjà très connue a priori mais l'éditeur reste perplexe et suspicieux... FIN SPOILERS !... La première partie va sans doute un peu trop vite, toute le petite enfance est plus ou moins expédiée pour débuter réellement l'histoire alors qu'elle a environ 16 ans. Outre les capacités prodigieuses de la jeune femme c'est aussi et avant tout la relation mère-fille qui reste l'intérêt essentiel de cette histoire. L'ambition féministe extrême qui pousse ensuite à la paranoïa de la mère emprisonne et empoisonne la vie de sa fille qui, on le conçoit aisément, doit forcément s'interroger ou rêver à autre chose à force de grandir. Les deux actrices sont excellentes, la jeune  Alba Planas est une Hildegart douce et soumise avant de tenter de s'émanciper, tandis que Najwa Nimri (la Jeanne Balibar française !) s'impose en mère exigeante, inflexible et acariâtre. Si le film prend assurément des libertés, comme le fait que Hildegart serait tombée amoureuse mais aucune preuve n'existe sur cette éventualité, mais le pire, le plus problématique reste le meurtre. Rappelons qu'on sait qu'il y a eu trois tirs à la tête et un au coeur, dans le film il y a une vision plus tendancieuse et gratuite qui peut laisser perplexe. 

 

Note :                 

14/20
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