Six Jours (2025) de Juan Carlos Medina
Autant dire qu'on ne s'attendait pas forcément à ce retour, celui de l'américain Juan Carlos Medina remarqué avec son excellent "Insensibles" (2012), mais qui a ensuite chuté avec le confidentiel "Golem, le Tueur de Londres" (2018) avant de se perdre légèrement à la télévision. Le voilà donc de retour avec une surprise puisqu'il revient dans une production française dont le scénario est signé à plusieurs mains, et là aussi de façon plutôt étonnante avec des origines biens distinctes. Le film est en fait un remake du film coréen "Mong-ta-Joo" (2013) de Jeong Geun-Seop. Le scénario adapté est co-écrit par Denis Brusseaux qui a signé auparavant "Le Guetteur" (2012) de Michele Placido, puis par Guillaume Mautalent qui a travaillé surtout sur de nombreuses séries animées TV comme "Galactik Football" (2006-2011) ou "Les Schtroumpfs" (2022)... 2005, dans le nord de la France, Malik, inspecteur de police, assiste impuissant à la mort d'une enfant suite à un kidnapping. En charge de l'enquête l'inspecteur ne parvient pas à trouver le meurtrier. Dix ans plus tard sans élément nouveau le dossier s'apprête à être classé définitivement, d'ici six jours. Mais de nouveaux faits semblent être en lien avec l'affaire, Malik entame alors une course contre la montre avant l'expiration du délai de prescription...
L'inpecteur Malik est incarné par Sami Bouajila vu dernièrement dans "Rouge" (2020) de Farid Bentoumi, "Les Miens" (2022) de et avec Roshdy Zem et "The Crow" (2024) de Rupert Sanders, il retrouve après "Carré Blanc" (2011) de Jean-Baptiste Leonetti sa partenaire Julie Gayet vue dans "Zaï Zaï Zaï Zaï" (2020) de François Desagnat ou "Comme une Actrice" (2022) de Sébastien Bailly. Citons ensuite Anne Azoulay vue dans "Boîte Noire" (2021) de Yann Gozlan ou "On est fait pour s'Entendre" (2021) de et avec Pascal Elbé, Yannick Choirat particulièrement prolifique depuis quelques mois avec "Le Principal" (2023) de Chad Chenouga, "Coup de Chance" (2023) de Woody Allen, "La Famille Hennedricks" (2024) de Laurence Arné et "Sous la Seine" (2024) de Xavier Gens, Dimitri Storoge vu dans "Notre-Dame brûle" (2022) de Jean-Jacques Annaud, "Loin du Périph" (2022) de Louis Leterrier et "Elyas" (2024) de Florent Emilio-Siri, Gilles Cohen vu dans "Vaincre ou Mourir" (2023) de Paul Mignot et Vincent Mottez et "La Syndicaliste" (2023) de Jean-Paul Salomé, Manon Azem apparue dans "Burn Out" (2018) de Yann Gozlan, "Tamara Vol.2" (2018) de Alexandre Castagnetti ou "BDE" (2023) de et avec Michael Youn, et enfin Maryline Canto vue dans "Flo" (2023) de Géraldine Danon, "La Voie Royale" (2023) de Frédéric Mermoud et "Ma France à Moi" (2023) de Benoît Cohen... Le film a tout du thriller noir à souhait comme on les aime, la déception est d'autant plus grande quand on voit le potentiel. En effet, l'intrigue est très bien ficelé, prenante, avec son lot de suspense, de rebondissements et d'une densité riche en émotion. Malheureusement, à côté de la ligne directrice le scénario est semé de petits détails plus ou moins maladroits, formant des invraisemblances voir même des moments qui frôlent le risible. Si seulement il s'agissait de seulement 2-3 "détails" mais non, ils sont nombreux et très voyants.
... ATTENTION SPOILERS !... ca débute dès le départ avec la rose blanche, où comment et pourquoi soudainement le ravisseur souhaiterait la déposer aussi longtemps après ?! Prenant de surcroît un risque stupide et inconsidéré alors qu'il suffisait à la rigueur de le faire 6 jours après ?! Et que dire de la plaque illisible alors qu'il suffisait d'essuyer ! Le film insiste sur l'auteur des faits qui restent immondes et ignobles laissant forcément penser au pire alors qu'il ne s'agit que d'un "rapt classique", surtout qu'il est encore atténuer par le dernier acte, d'ailleurs un dernier acte peu compréhensible où comment et pourquoi le flic choisit de punir l'homme pour ce qu'il n'a pas commis, ce qui peut aussi frustré la mère originelle dont la fille n'obtiendra donc jamais justice... FIN SPOILERS !... Sans parler du sempiternel fantasme cliché de la guerre inter-services de police, et pire encore de cette fin en queue de poisson (voir spoilers ci-dessus). Le récit aurait pu atténuer cette sensation d'écriture bancale grâce aux personnages, mais eux-mêmes restent des caricatures de thriller, pas une once d'humour, tous forcent des visages tristes, mélancoliques ou funestes à chaque instant empêchant toute empathie jusque dans ceux des victimes. Heureusement, l'atmosphère est anxiogène à souhait, le cahier des charges du genre reste toujours efficace à défaut d'être original, et l'intrigue dans sa ligne principale demeure bien structurée. Vu le potentiel le film reste une petite déception. Note très indulgente.
Note :