All is lost (2013) de J.C. Chandor
Après un premier film remarquable le réalisateur J.C Chandor signe l'anti-thèse parfaite à son premier film. En effet dans "Margin Call" (2011) il réunissait un casting choral dans une tour de verre à Wall Street et décortiquait les méandres de la finance mondiale avant le krach, là, avec "All is lost" il ne prend qu'un acteur (Robert Redford) et l'isole en plein océan où il tente de survivre à un naufrage... Une chose est sûre, le réalisateur a de la ressource et de l'audace. Néanmoins si "Margin Call" est une belle réussite "All is lost" tient d'un concept qui a ses limites.
Un scénario épais seulement de 30 pages pour une histoire où l'absence de dialogue a aussi ses limites, puisque atténuer par une voix off d'entrée tandis que le personnage du marin semble plus autiste qu'autre chose... En effet un naufrage, la scoumoune qui suit, et pourtant le marin de 77 ans (l'âge de Redford) ne crie pratiquemment jamais (surtout quand ça pourrait lui sauver la vie... et l'esprit !), ne réagit jamais que ce soit par le verbe ou le geste, il agit tant bien que mal, entre abandon et self-control (ou pas !) ; à tel point qu'il prend même le temps de se raser en pleine bourrasque !... Une dose de "Gravity" (2013) de Alfonso Cuaron et une pincée de "Seul au monde" (2000) de Robert Zemeckis avec l'ennui en plus. Car oui on ne doute pas des prouesses, autant dans la mise en scène que dans l'expérience vécue par Robert Redford mais au final ce sont 1h40 où on ne voit qu'un homme, muet à priori, se débattre avec les éléments naturels et techniques... C'est long et sûrement pas palpitant lorsqu'on comprend que ça va être 100% cette idée jusqu'au bout. Surtout qu'il n'y a rien, absolument rien qui permette au spectateur de s'attacher à cet héros commun. Il manque juste un petit truc en plus, cinématographique et/ou fictionnel, qui aurait porté haut l'idée même de ce film. Une déception malgré les qualités certaines de l'oeuvre, mais ça reste uen chose assez vaine.
Note :