Décès de Bernadette Lafont

par Selenie  -  26 Juillet 2013, 09:13  -  #Décès de star - Bio

Nous avons appris cette nuit la disparition de l'actrice Bernadette Lafont, muse de la Nouvelle Vague à ses débuts, qui est décédée hier en date du jeudi 25 juillet 2013 (3ème deuil du cinéma en moins d'une semaine !) à l'âge de 74 ans.

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Née en 1938 à Nîmes, fille de pharmacien elle se destine à la danse. Elle prend des cours à l'opéra de Nîmes où elle fait la connaissance de l'acteur Gérard Blain alors qu'elle n'a que 16 ans, elle l'épouse à ses 18 ans pour une union de courte durée. Elle monte avec lui à Paris et rencontre les figures de ceux qui vont devenir la Nouvelle Vague... Elle tourne un court-métrage avec son époux "Les Mistons" (1957) de François Truffaut.

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Elle enchaîne avec son premier long métrage "Le Beau Serge" (1957 - ci-dessus) de Claude Chabrol, premier succès de la Nouvelle Vague... Début d'une longue et fructueuse association, la belle et sensuelle fille du sud va devenir l'une des égéries de la Nouvelle Vague à l'instar d'une Anna Karina.

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Elle tourne plusieurs films par an dans les années 60. On peut citer "L'eau à la bouche" (1959) de Jacques Doniol-Valcroze et "Les bonnes femmes" (1960 - ci-dessus au premier plan) de Claude Chabrol.

 

C'est à cette période qu'elle épouse en seconde noce le sculpteur Diourka Medveczky dont elle aura trois enfants, Pauline (actrice), Elizabeth (actrice) et David.

 

Mais elle tourne également en dehors du giron de la Nouvelle Vague et on peut la voir au casting de "La chasse à l'homme" (1964) de Edouard Molianro, "Les bons vivants" (1965) de Gilles Grangier et Georges Lautner avec Louis de Funès et Bernard Bloer entre autres, "Compartiments tueurs" (1965) de Costa Gravas, "Un idiot à Paris" (1967) de Serge Korber...

Elle incarne un fille libre et rebelle dans "La fiancée du pirate" (1969 - ci-dessus) de Nelly Kaplan, gros succès de l'époque.

 

Elle est rappelée par Truffaut pour "Une belle fille comme moi" (1972), elle accompagne Jean-Pierre Léaud dans "La maman et la putain" (1973 - ci-dessous) de Jean Eustache, elle joue dans "Noroit" (1975) de Jacques Rivette, retrouve Chabrol pour "Violette Nozière" (1978) avec Isabelle Huppert...

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Anti-conformiste Bernadette Lafont tourne pour la Nouvelle Vague et des oeuvres plus confidentielles en passant par des comédies populaires...

 

Elle joue aussi dans "Le trouble-fesses" (1976) de Raoul Foulon avec Michel Galabru, "La gueule de l'autre" (1979) de Pierre Tchernia aux côtés du duo Poiret-Serrault, "Le roi des cons" (1981) de Claude Confortès avec Francis Perrin...

 

Les années 80 annonce une consécration, une carrière posée, assumée, connue te reconnnue... Elle joue dans "Le pactole" (1984) de Jean-Pierre Mocky, "Canicule" (1985) de Yves Boisset, "Inspecteur Lavardin" (1985) et "Masques" (1987) de Claude Chabrol et surtout "L'effrontée" (1985 - ci-dessous) de Claude Miller pour lequel elle obtient le César du meilleur second rôle féminin en 1986.

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Malheureusement la décennie se finit sur un drame, elle perd sa fille, Pauline, qui meurt au cours d'une randonnée en solitaire en 1988.

 

Elle enchaine avec une période de films plus dramatiques comme "Prisonnières" (1988) de Charlotte Silvera sur l'univers cacéral, "Plein fer" (1990) de Josée Dayan sur une vengeance...

 

Elle retrouve le sourire avec "Ville à vendre" (1991) de Jean-Pierre Mocky. Les années 90 sont un peu moins faste, elle tourne un peu moins pour le grand écran on la voit de plus en plus à la télévision. On peut citer quand même "Personne ne m'aime" (1993) de Marion Vernoux, "Rainbow pour Rimbaud" (1995) de Jean Teulé dans lequel elle retrouve Galabru, "Nous sommes tous encore ici" (1996) de Anne-Marie Miéville où elle joue aux côtés de Jean-Luc Godard une figue de la Nouvelle Vague qui la fit jamais tourné !...

 

Les années 2000 sont celles d'un renouveau, toujurs très présente à la télévision on la voit également de plus en plus au théâtre. Niveau cinéma ça débute calmement mais il semble qu'elle est de plus en plus de retoru sur grand écran à partir de 2006.

On peut la voir dans "Les petites couleurs" (2001) de Patricia Plattner avec Anouk Grinberg, "Ripoux 3" (2003) de Claude Zidi, "U" (2006) de Serge Elissalde, "Prête-moi ta main" (2006 - ci-dessus) de Eric Lartigau où elle retrouve son effrontée Charlotte Gainsbourg 20 ans après...

 

Elle joue dans "Nos 18 ans" (2007) de Frédéric Berthe, "La première étoile" (2009) de Pierre-Jean Baptiste, "Le Skylab" (2011) de Julie Delpy et dernièrement elle a été une mamie dealeuse dans "Paulette" (2012 - ci-dessous) de Jérôme Enrico.

Magré ses débuts comme muse de la Nouvelle Vague elle n'a jamais été enfermée dans un système. Eclectique et anti-conformiste elle a traversé les époques comme les genres, elle a joué pour tous les mouvements et dans tous les styles sur plus de 50 ans de carrière et environ 140 longs métrages ! (sans compter théâtre et télévision).

 

Une grande actrice populaire nous quitte, le 7ème art en deuil...

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Le 22 juillet Bernadette Lafont a été victime d'un malaise avant d'être transportée par le SAMU à l'hôpital de Nîmes où elle meurt le jeudi 25 juillet 2013 à 74 ans


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