Les Grands Espaces (1958) de William Wyller
Après une première expérience avec "Les Lois du Seigneur" (1956) le futur réalisateur du peplum "Ben-Hur" (1959) signe un western qu'on considère comme le premier "blockbuster" du genre... Budget exponentiel pour un western, favorisé par la volonté des Studios de contrer le succès de la télévision alors émergente. Les Studios poussait donc les réalisateurs à user des nouvelles techniques comme l'écran large et le panoramique ; un système idéal pour avantager les décors d'un film au titre de "Les Grands Espaces"...
James McKay est un ancien capitaine de marine qui rejoint sa fiancée dans l'Ouest. Là-bas il va se retrouver confronter à une guerre entre deux clans et à sa promise qui est sous forte influence paternelle... Le début est assez léger, un pincée d'humour ("avez-vous déjà quelque chose d'aussi vaste, oui l'océan !") et des femmes jolis comme tout (surtout Jean Simmons !) qui monopolise les pensées malgré le drame qui se noue. Wyller en profite pour filmer les plaines majestueuses, et offre aussi des plans magnifiques d'un ranch au milieu des grands espaces ou joue avec les ombres isolées. Excellent travail sur les personnages également, souvent plus complexes qu'au premier abord, de la capricieuse Caroll Baker au patriarche Burl Ives (Oscar du second rôle) en passant par, évidemment, le personnage de Gregory Peck ; ce dernier incarne un marin droit dans ses bottes qui passe pour un pied tendre avant de montrer que le courage est d'abord pour soi et qu'il n'a nul besoin d'être démonstratif démontrant au passage que l'honneur peut être tout aussi personnel. On se retrouve dans un western qui prône une certaine idée de la non-violence, dans une mise en scène superbe, des acteurs au sommet. Dommage que quelques scènes soient peut-être pas assez aboutis, comme la bagarre un peu trop longue entre le Leech et McKay, et surtout ce duel presque ridicule entre les deux patriarches Hannassey et Terrill. Dommage car ce western frise la perfection, la preuve en est, c'est que les 2h45 passent aussi vite qu'un film de 1h45. A noter que Charlton Heston accepte ici un second rôle ingrat (le jaloux de service) mais qui enchainera avec le rôle de sa vie "Ben-Hur" toujours avec Wylliam Wyller... A voir et à conseiller.
Note :