M le Maudit (1931) de Fritz Lang
Tournée en 1931 et sortit en Allemagne la même année sous le titre "M - une ville cherche un meurtrier" ce film est le premier film parlant du réalisateur et son avant denrier avant de fuir l'Allemagne nazie en 1933. Après sa fuite Goebbels censurera le film avant de l'interdire complètement... Si d'auncun pense que Lang y dénonce (intention mis en doute par certains historiens) le mouvement nazi et surtout les dangers de sa progression il faut toutefois préciser que le réalisateur (juif) fascinait les nazis et surtout Goebbels, son refus de prendre la direction du cinéma allemand et sa fuite (après la censure de "Le Testament du docteur Mabuse") d'Allemagne a été le déclencheur de la machinerie de censure nazie...
Le film s'inspire de l'affaire connue sous le nom du "Vampire de Düsseldorf" où Peter Kürten fut un tueur en série particulièrement atroce dans les années 20 avant d'être exécuté en 1931. Fritz Lang occulta le fait que ce tueur assassinait autant les hommes que les femmes et les enfants, gardant seulement ces derniers, la pédophilie étant toujours un paramètre émotionnel fort pour les spectateurs. Quelques détails frappent les esprits... Si l'histoire se déroule normalement à Düsseldorf tout est fait pour nous croire à Berlin (la population de 4 millions, des journaux berlinois...) tandis que la défense de M (avec un débat prenant sur l'irresponsabilité des actes - Lang particulièrement sensible au sujet après avoir été accusé du meurtre de son épouse, en fait cette dernière s'était suicidé après avoir trouvé le réalisateur dans les bras d'une autre !) au tribunal arbitraire de la mafia est un parallèle saisissant avec les idées fascistes alors en plein essor. Précisons que le titre originel que désirait Fritz Lang était "Les assassins sont parmi nous", mais les nazis s'étaient trop sentis visés (pas à tord semble-t-il). Le récit fait aussi froid dans le dos, outre le pouvoir du syndicat du crime (idée qui sera reprise notamment par Spike Lee dans "Summer of Sam" en 1999), la paranoïa et la délation qui en découle c'est bien l'acteur Peter Lorre (premier rôle au cinéma) qui marque les esprits, son visage illuminé de folie est une image terrifiante qui hante les souvenirs cinéphiles. Sans montré aucune violence frontale le psychopathe suivi d'un air de Grieg "Peer Gynt" (en réalité non pas sifflé par l'acteur mais par Lang lui-même) sème le mal de façon insidieuse sur la pellicule. Chef d'oeuvre.
Note :