The Immigrant (2013) de James Gray
Un des plus grands réalisateurs de ces dernières années qui affirme pour ce dernier film: "The Immigrant" est mon film le plus ambitieux, le mieux réalisé et le plus émouvant" ... Malheureusement ce n'est pas le cas. Sans doute le fait que ses grands-parents soient arrivés par Ellis Island lui apportent une dimension personnelle. Cette histoire est linéaire et simple, loin de l'ambition et de l'ampleur de "The Yards" (2000) ou de "La nuit nous appartient" (2007). La réalisation est magnifique certe mais qu'a-t-elle de plus que ses chefs d'oeuvres précédents ?! Emouvant ?! Oui, de par la puissance de jeu de ses interprètes mais jamais on atteint la puissance émotionnelle de "Two Lovers" (2008) par exemple.
Le scénario manque de densité, tout repose sur le trio de personnages principaux, Marion Cotillard intense dans son premier rôle en tête d'affiche dans un film en langue anglaise), Joaquin Phoenix (4ème film avec Gray !) parfait et Jeremy Renner (quasi en contre-emploi) incarnent tous les trois une facette du manipulateur. Mais les seconds rôles, qu'on devinent pourtant riches et intéressants, sont tous sous-exploités. Finalement James Gray signe un mélodrame classique, au couleur chaude qui rappelle "Le Parrain 2" (question de Ellis Island également), dont la photographie magnifique a été confié à Darius Khondji ("Delicatessen", "Seven" ou encore "Minuit à Paris"). C'est un mélo magnifique dans la forme (photo et reconstitution) comme dans le fond (manipulation sous 3 angles différents) mais le cercle entre les trois protagonistes méritait d'être élargie et l'émotion reste malgré tout en-deça de ses films précédents. "The Immgrant" n'est donc ni le plus ambitieux, ni le mieux réalisé, ni le plus émouvant mais reste un film d'une qualité supérieure.
Note :