Décès de Francesco Rosi
20h après l'acteur Rod Taylor nous apprenons le mort du réalisateur italien Francesco Rosi ce 9 janvier 2015 à l'âge de 92 ans.
Né en 1922 à Naples, Francesco Rosi s'intéresse très tôt au cinéma grâce à son père. Il espérait s'inscrire au Centro Sperimentale di cinematografia de Rome mais il suivra les conseils de sa famille et entrera en Fac de Droit. La Seconde Guerre Mondiale interromps ses études en 1943 et commence une carrière d'illustrateur de livres pour enfant et travaille pour Radio Naples tout en reprenant ses études après la guerre.
A Radio Naples il fait la connaissance de Raffaele La Capria, Aldo Giuffrè et Giuseppe Patroni Griffi avec qui il travaillera souvent par la suite. Il connait une première expérience en 1946 au théâtre en étant assistant de Ettore Giannini ce qui lui permet de faire la connaissance du réalisateur Luchino Visconti auprès de qui il devient assistant réalisateur sur "La Terre tremble" (1948), "Bellissima" (1951 - avec Anna Magnani ci-dessous) et "Senso" (1954), devenant même scénariste sur les deux derniers.
Il travaille pour et avec d'autres réalisateurs enter temps notamment sur "Dimanche d'août" (1953) de Luciano Emmer et "Les Vaincus" (1952) de Michelangelo Anotnioni.
Il remplace Goffredo Alessandrini sur "Chemises Rouges" (1952) et co-réalise "Kean" (1956) avec Vittorio Gassman, deux expériences qui finissent par prouver que le jeune Francesco Rosi peut avoir la responsabilité de son propre film.
C'est chose faite avec son premier long métrage, "Le Défi" (1958) sur fond de Camorra avec lequel il obtiendra le Prix du Jury à la Mostra de Venise.
Ce succès critique te public se confirmera avec "Profession Magliari" (1959) et surtout "Salvatore Giuliano" (1961) qui l'établira définitivement comme un des réalisateurs italiens les plus importants de sa génération.
Petit à petit Francesco Rosi impose un style, hérité du néo-réalisme italien auquel il va ajouter les normes du "film-dossier", insérant des images d'archives dans ses films comme le fera aussi Costa Gravas. Les sujets d'actualités traités de façon hyper réaliste devient sa marque de fabrique et notamment sur la Mafia, extrêmemnt présente dans le sud de l'Italie et à Naples surtout dont il est originaire. Il confirme se penchant avec "Main basse sur la ville" (1963 - ci-dessus) qui obtient le Lion d'Or à Venise.
Après la pause aventure avec "La Belle et le Cavalier" (1966) il retourne aux sujets brûlants avec le film anti-militariste "Les Hommes contre" (1970) et surtout "L'affaire Mattei" (1972 - ci-dessus), Grand Prix du Jury au Festival de Cannes où il dénonce les pouvoirs de l'industrie du pétrole, responsable selon lui de l'assassinat de Enrico Mattei Film avec l'acteur Gian Maria Volonte, acteur fétiche du réalisateur qu'on retrouve aussitôt après dans "Lucky Luciano" (1973 - ci-dessous).
Il réalise le film anti-mafieux "Cadavres Exquis" (1976) et dénonce la situation sociale et les notables dans "Le Christ s'est arrêté à Eboli" (1979).
Il signe un drame plus classique avec "Trois frères" (1981) avant de changer radicalement de registre en mettant en scène "Carmen" (1984) d'après l'opéra de Bizet.
Il semble avoir fait le tour de la mafia et de l'italie du sud et tourne "Chronique d'une mort annoncée" (1986 - ci-dessus) avec son acteur fétiche Gian Maria Volonte et sa fille Carolina Rosi. Il retourne à la mafia avec un policier plus "américain" avec "Oublier Palerme" (1989).
Après une pause de plusieurs années il revient avec le film "La Trêve" (1996) adapté du roman de Primo Levi sur son retour de Aushwitz après la libération par les alliés. Ce sera son denrier film.
Le réalisateur retraité reçoit un Ours d'Or d'honneur à la Berlinale 2008 suivi d'un Lion d'Or d'honneur à la Mostra de Venise 2012 (ci-dessous)
Un des derniers grands réalisateurs italiens de la grande époque nous a donc quitté. Le Costa Gravas italien est décédé ce vendredi 09 janvier 2015 à 92 ans.