La maison au toit rouge (2015) de Yoji Yamada

par Selenie  -  2 Avril 2015, 11:27  -  #Critiques de films

Yoji Yamada, 83 ans, 54 ans de carrière et plus de 80 films à son actif nous revient (enfin) avec un long métrage qui a droit à un ediffusion digne de son talent. On avait beaucoup aimé ses deux magnifiques films "Le samourai du crepuscule" (2002) et "La servante et le samourai" (2005). Cette fois il nous revient avec une adaptation du roman éponyme de Kyoko Nakajima où la petite histoire pénètre la grande Histoire en nou contant le quotidien d'une famille bourgeoise par les souvenirs de leur bonne dans les années 1935-1945, période charnière de l'Histoire du Japon. Par flash-backs, Taki aujourd'hui âgée écrit ses mémoires appuyé et encouragé par son petit-fils...

330151.jpg (160×213)594266.jpg (400×267)

En 1935 elle est embauchée comme bonne dans une famille bourgeoise avec qui elle sera heureuse au sein d'une maison au toit rouge. Où comment, mine de rien la grand-mère Taki semble édulcorer le passé (pour son petit-fils qui lui rappelle les incohérences avec les faits historiques pas toujouts heureux) qui font écho avec le déni des japonais à ce jour voir le négationnisme du Japon sur certains faits des années 35-45 dont le massacre de Nankin ou les restrictions dues à la guerre. Ce qui est particulièrement intéressant c'est que malgré les commentaires du petit-fils la grand-mère n'embellit pas forcément le quotidien, en effet vivant dans une famille bourgeoise on peut imaginer que le quotidien était sans doute moins dure que dans les campagnes ou dans les milieux modestes. En parallèle Yamada nous dépeint le quotidien domestique du Japon d'alors, entre conservatisme et tradition avec une foi inébranlable à la puissance du Japon. L'adultère dont est témoin Taki est alors le tabou absolu dans cette société très patriarchale et devient un symbole vis à vis du Japon et de leur devoir de mémoire. Un récit particulièrement émouvant, d'abord partagée entre les certitudes de la jeunesse et les souvenirs difficiles d'une génération qui préfère oublier les douleurs du passé. Un scénario bien écrit, un canevas du mélo parfaitement maitrisé mais sans pathos inutile. Une chronique douce-amère qui prend toute sa dimension à la fin. Un joli film auquelle il manque sans doute juste un peu d'ampleur et de souffle pour atteindre une réelle dimension. A voir et à conseiller.

 

Note :               

 

15/20
Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :