The Big Short : le casse du siècle (2015) de Adam McKay
Énième film sur la crise financière dont on a déjà pu voir des films traitant plus ou moins à fond le sujet comme "The Company Men" (2011) de John Wells ou "Le Loup de Wall Street" (2013) de Martin Scorcese mais, vu le parti pris on est beaucoup plus proche de l'excellent "Margin Call" (2012) de J.C. Chandor. Adapté du livre "The Big Short inside the Doomsday machine" de Michael Lewis qui a marqué le réalisateur Adam McKay, le film s'attache à suivre les quelques rares visionnaires de Wall Street qui ont su tirer leur épingle du jeu qui se jouaient (et se jouent encore !) dans les coulisses de la finance mondiale. Le réalisateur est connu pour ses comédies pures avec Will Ferrell comme "Frangins malgré lui" (2008), "Very Bad Cops" (2010) et "Légendes Vivantes" (2013). Ce passif a rendu difficile le financement du film jusqu'à ce que la star Brad Pitt s'en mêle. Ce dernier avait déjà produit et joué dans "Le Stratège" (2011) de Bennett Miller qui était adapté d'un livre du même auteur Michael Lewis ! Pitt co-produit donc le film via sa société de production Plan B...
Après Brad Pitt le casting s'étoffe et pas des moindres puisque s'ajoutent Christian Bale et le trio du film "Crazy Stupid Love" (2011) de John Requa et Glen Ficarra qui se reforme pour l'occasion avec Ryan Gosling, Steve Carrell et Marisa Tomei... La construction du récit est à la fois décousue et complètement cohérente désirant être le plus clair possible. En effet là où "MarginCall" était un peu trop technique (car secondaire) ici il y a un réel soucis d'être compréhensible et pédagogique. Le récit est donc parsemé de plusieurs apartés, soit par le narrateur Jared Vennett (Gosling), soit par des "exposés" pratiques expliqués par des guests de circonstance. Un choix qui évite l'ennui et qui évite ainsi la comparaison trop facile avec son glorieux prédécesseur. Les interactions avec le spectateur sont donc avant tout pour ne pas paraitre trop didactiques, tout en distillant un cours de finance mondial. La poignée de spéculateurs donne un beau panel de traders (et autres aux fonctions pas toujours claires) qui va de jeunes geeks au génie en passant par l'idéaliste (lol) et au jeune aux dents longues. Un pamphet clair qui dénonce de façon si directe que ça en est d'un cynisme inouï mais c'est à la fois tellement effrayant et effroyable que, comme l'indique le film, le public va vite refermer les yeux. Être un mouton semble être notre lot à tous...
Note :