Rosalie Blum (2016) de Julien Rappeneau
Premier long métrage de Julien Rappeneau, fils de Jean-Paul illustre réalisateur, qui était jusqu'ici connu comme scénariste-dialoguiste sur des films comme "Faubourg 36" (2008) de Christophe Barratier, "Cloclo" (2012) de Florent Siri et "Au nom de ma fille" (2016) de Vincent Garenq. Pour son premier long il adapte un roman graphique de Camille Jourdy dont il regroupe les 3 tomes en un, d'où le chapitrage du film. Julien Rappeneau rassemble un casting hétéroclyte pour son aventure qui a rappelé "Les fabuleuses aventures de Amélie Poulain" à certains... Sauf qu'il y a la poésie et la magie en moins. En effet, le film de Rappeneau se place tout de même dans un réalisme social qui ne prête pas franchement à rire. Et pourtant le casting était idéal pour tenter une comédie douce-amère certe mais avec un minimum de joie de vivre et de quiproquos.
Philippe Rebbot est un habitué du genre, Anémone joue la tatie Danielle avec plaisir, Sara Giradeau sort son épingle du jeu, Alice Isaaz impose son charme et les deux "héros" offrent de bien belles performances. Kyan Khojandi, dont le titre de gloire jusqu'ici est d'avoir été la voix de Baymax dans "Les Nouveaux Héros" (2014), joue un solitaire pris dans son propre engrenage de l'ennui. Noémie Lvovski est une femme qui perdu pied, qui vivote pour ne pas dire survit. Malheureusement elle joue un personnage qui s'accable mais dont l'empathie repose sur son talent d'actrice, talentueuse et populaire, et non pas sur le personnage qu'elle incarne poue lequel la tentative d'excuser son passé est un peu maladroite. En fait si on s'amuse de ce jeu de filature, sorte du jeu du chat et de la souris + l'arroseur arrosé, on reste sur notre faim. En effet, on s'attend à un final avec un minimum de surprise, voir un twist qui aurait été bienvenu. Car finalement ce qui manque réellement c'est des personnages aux motivations plus claires, plus concrètes. Le sujet central est la solitude, mais l'intrigue qui réunit toutes ces formes de solitudes a bien du mal à créer un ensemble à la fois touchant et sincère. Ce sont bien les acteurs/actrices qui sauvent les meubles par leur talent, mais à y regarder de plus près les personnages le sont beaucoup moins.
Note :