Légendes d'automne (1995) de Edward Zwick

par Selenie  -  26 Septembre 2016, 07:48  -  #Critiques de films

Réalisateur solide et efficace auquel on doit entre autres "Glory" (1989), "Le Dernier Samouraï" (2003) et récemment "Le Prodige" (2014), Edward Zwick est un cinéaste assez irrégulier. Avec ce film il signe toutefois son meilleur film. Adapté d'une nouvelle éponyme de Jim Harrison, le récit est truffé de scènes marquantes qui font de ce film une saga familiale d'aventure historico-romanesque comme on en fait plus depuis les années 50. On se retrouve plongé dans le destin d'une famille américaine des années 1917 aux années 1932 (environ) où le patriarche ne peut empêcher ses fils de se détacher, avec au milieu la femme par qui  tout (ou presque !) arrive. Le casting est d'une richesse importante pour cette époque 1994 (année de tournage). En patriarche on a Anthony Hopkins alors au sommet après "Le Silence des Agneaux" (1991) de Jonathan Demme et "Les Vestiges du Jour" (1993) de James Ivory. Chez les enfants on reconnait le jeune Henry Thomas (le Elliott du "E.T." en 1982 de Steven Spielberg et le Danceny dans "Valmont" en 1989 de Milos Forman), l'ainé joué par Aidan Quinn (excellent acteur à son apogée mais à la carrière assez confidentielle) et surtout le premier rôle interprété par Brad Pitt alors en pleine ascencion avec ce film situé entre "Entretien avec un Vampire" (1994) de Neil Jordan et "Seven" (1995) de David Fincher.

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La femme étant interprétée par la belle Julia Ormond alors encore inconnue... Pour l'anecdote, ajoutons aussi l'ours "Bart" bien connu depuis son "premier rôle" dans "L'Ours" (1988) de Jean-Jacques Annaud, ses apparitions dans "Croc-Blanc" (1991) de Randall Kleiser et en retrouvant Brad Pitt dans "L'Armée des douze Singes" (1996) de Terry Gilliam et  Anthony Hopkins dans "À couteaux tirés" (1997) de Lee Tamahori... Le récit mêle le réalisme de l'actualité au destin aventuro-romanesque d'une famille américaine qui entre dans l'ère moderne du 20ème siècle malgré une idée formelle de la vie ancrée dans le 19ème siècle. La conquête de l'Ouest, bien que terminée, semble ainsi hanter le destin funeste de la famille Ludlow. Comme bon nombre de westerns dit "crépusculaires" sur la fin du Far-West, ce film est celui qui annonce le vrai déclin des dynasties qui n'ont pas su gérer le virage d'après 1900. En parallèle on citerait le chef d'oeuvre "There will be blood" (2007) de Paul Thomas Anderson, mais aussi le sublime "La Porte du Paradis" (1980) de Michael Cimino... Où comment le passage de la conquête de l'Ouest à l'ère moderne peut être une illusion douloureuse pour certains. Edwad Zwick signe un film épique et romanesque qui ne manque ni d'action ni d'émotion à l'instar des grandes épopées où l'Histoire fracasse les destins d'une même famille. Sans doute un soupçon trop invraisemblable, le réalisateur signe pourtant un film prenant, passionnel et surtout siglé d'aventure entre le drame pur et le western. Un grand film qui rappelle le grand cinéma de l'Âge d'Or de Hollywood.

 

Note :              

 

18/20
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M
J'ai grandi avec ce film (donc suis-je vraiment objectif ? ^^), un petit classique romanesque comme on n'en fait plus, Zwick insuffle une souffle fou à cette épopée qui, tu le dis très justement, floute la barrière entre la conquête de l'ouest et l'ère moderne. Un morceau de cinéma pas toujours parfait mais dont on ne se lasse pas !
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